Etat chronique de poésie 1046

Publié le 03 novembre 2010 par Xavierlaine081

1046

Que sont nos larmes une fois les récifs heurtés ?

Pourtant, nous pleurons encore.

*

Nos certitudes ébranlées,

Nous contemplons notre progéniture qui se donne la main,

Accepte ce que nous avons refusé,

Dans un bel élan de jeune cœurs.

.

Ne sentez-vous pas ce qu’il peut y avoir de tragique à cette pantomime ?

Vous avez mis vos costumes du dimanche.

C’est comme si le temps n’avait pas d’effet sur vous.

Comme si dans le conforme, l’homme pouvait boire à la source du fiel.

Et même les plus anti se font prendre au piège de cette vulgarité.

*

Que sont nos larmes une fois les récifs heurtés ?

Pourtant, nous pleurons encore.

*

Ce qui vient de questions si vite éludées.

Ce que nous prenons pour notre chemin : de quoi est-il construit ?

Pierres d’achoppements et os brisés au détour d’un buisson d’épine.

Nous voici déchirés et exsangues, basculant de le vide de notre consistance.

L’une vocifère pour exister, l’autre feint d’être dans sa distinction.

.

Nous, nos regards qui se croisent en disent si long sur notre malaise.

Nous regardons cette immense confusion des sentiments,

Nous nous posons des questions : comment tout ceci est-il seulement possible ?

Nous vous regardons avec commisération et inquiétude.

Car nous savons que sous vos mines à ne rien sentir,

Se cache le sentiment d’être joué plus que de jouer votre rôle.

C’est ce qui vous mine et vous jette aux culs de bouteilles désespérément vides.

.

Dans le puits sans fond où nous jetons nos existences,

Il nous faut nous inventer des repères.

Lors on baptise, on marie, on enterre, sans rien voir de ce cycle qui nous dépasse.

Nous mettons des bornes à notre chemin en les croyant immuables.

C’est le sentier lui-même qui peu à peu s’efface.

Lorsque nous nous retournons, il ne reste rien d’où nous venons.

Nous sommes condamnés à avancer.

Si n’était quelque élévation de l’esprit, nous resterions, pourrissant sur place.

Ce qui est dans le son d’une cloche appelant quelques matinaux fidèles,

N’est que certitude posée au défilement de nos heures.

Si nous ne posions ces drapeaux, nous serions en perdition

Sur l’océan vide de nos existences dont nous ne savons rien.

*

Après votre nuit d’amour,

Vous enfanterez

Et ce sera encore dans la douleur

De n’avoir rien vu de qui vous étiez le fruit.

*

Que sont nos larmes une fois les récifs heurtés ?

Pourtant, nous pleurons encore.

*

Nous avançons

Innocents et nus

Dans le vent froid d’un automne

.

Nous sommes feuilles éparses

Ayant perdues l’or d’une vie

.

Ce qui se trame dans nos silences

Va bien plus loin que nos pas

.

Nous sommes la borne et le chemin

Le soleil

Parfois

La brume

Si souvent

.

Tourtour, 10 octobre 2010

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