Ce jeu de mot pas très glorieux n’en convient pas moins à cet article : que valaient vraiment les deux busty-show animés de l’été ? Highschool of the Dead et Asobi ni iku yo! n’ont pas manqué de faire sauter les thermomètres dans les chambrettes des otakus. Reste à voir s’il y avait vraiment quelque chose à retenir derrière toutes ces jolies rondeurs…
(Arrêtez de regarder ce gif animé. Je SAIS que vous êtes dessus depuis une minute. Et au passage, tiens, malheureusement, je ne vous parlerai pas d’Occult Academy, car la série m’a vite agacé, la faute à des personnages trop décalés. Dommage, l’idée était intéressante. Je garde juste quelques souvenirs émus de la jolie Mikaze, dont ladite animation hypnotisante.)
Les séries en question ont été présentées dans l’article introductif de la saison, j’entre donc dans le vif du sujet. Avant sa diffusion, on ne savait pas grand chose d’Asobi ni iku yo! (We are coming to play), mis à part l’étendue de son potentiel fantasmatique ; mais est-ce suffisant pour faire une série ? Il fallait quelque chose de plus, quelque chose d’unique pour retenir notre attention, et dans les premiers épisodes, l’optique était claire : du délire, du n’importe quoi, et de la parodie. Le premier épisode était un mélange de fan service, de harem naissant, de science-fiction et d’espionnage : sacrée mixture qui semblait pourtant rigoureusement premier degré jusqu’au générique. Mais dès l’épisode 2, tout s’effondre, les couvertures volent en éclat et le suspens avec, et le spectateur peut au choix se sentir dépouillé de ses espoirs, ou bien se dire qu’il est face à une série amusante, qui n’hésite pas à tout casser avec un entrain de gosse. Et le pire, c’est que ce n’est pas encore fini : les membres du culte des nekomini ne sont pas encore apparus…
Dans Asobi ni iku yo!, il y a donc de l’action, du danger, et différentes factions aux réactions aussi singulières qu’inattendues. Et a côté de ça, il y a des jeunes et jolies filles qui font (plus que) lorgner la série vers le harem anime, un type d’histoire dans lequel un jeune garçon souvent plat et anodin (identification m’entends-tu) se retrouve inexplicablement à faire chavirer les coeurs des donzelles qu’il fréquente. Souvent bien seul au départ, il se retrouve avec autant de choix que de doigts aux deux mains. Ici, notre cher Kio, en plus d’être harcelé par une neko-alien en chaleur, se retrouve forcé à vivre avec deux amies qui semblent en pincer pour lui. Pour que la série survive, il faut évidemment qu’il ne capte jamais rien, ce qui ne manque pas de déclencher l’ire de Manami : s’ensuivent hurlements, coups et prises de tête, ce qui me rappelle ce bon vieux Keitaro (ou Fumiaki d’Occult Academy…). Bien sûr, comme le Japon est un pays étrange, les filles seront parfois gênées et outrées (hentaï ! pevers !), car le héros de harem tombe souvent au mauvais moment au mauvais endroit, et les héroïnes piquent souvent des crises pour un rien…
Cependant, ici, le côté harem bénéficie de quelques trouvailles sympathiques que le background science-fiction apporte, ce qui montre que le mélange des genres est plutôt réussi. Certes, on n’échappe pas aux passages obligés (la scène de bain et les serviettes qui glissent), mais jamais le côté romcom ne m’a ennuyé ; on peut juste regretter qu’il finisse par prendre le pas sur l’inventivité délirante du premiers tiers. C’est là qu’Asobi ni iku yo! nous rappelle ce qu’elle est vraiment : une comédie romantique et sexy avec ses caractères bien définis psychologiquement comme physiquement. Comme souvent, figurines, Blu-Ray non censurés et bonus sexy sont au rendez-vous : si Asobi ni iku yo! ne sauvera pas l’animation japonaise, c’est le cadre inhabituel et les petites idées qui en découlent qui la rendent agréable.
A ce propos, ne négligeons pas la présence de l’invention la plus tichoux depuis les boules de suie dans Chihiro : les Assistaroids, source infinie de pâmoison béate, de grand sourire et de classe intégrale. Totalement muets, ces petits robots très serviables s’expriment via des panneaux et sont très fréquemment amusants. Je pourrai aussi parler de la réalité virtuelle, du fusil qui déshabille, du réalisateur pervers, des négociations en maillot, du duel introspectif… Ce serait trop en dire alors qu’il vous est si simple de tenter l’aventure, aussi divertissante et prenante qu’agréable à l’oeil. Dommage cependant que le fan service baisse drastiquement dans les derniers épisodes, et que le background de guerre spatiale ne soit pas plus développé. Rendez-vous en Mars pour un OAV qu’on nous promet indiffusable à la télé… Chatoyant ! Nyan !
Seconde série très en forme(s) des vacances, Highschool of the dead était incontestablement très attendue. Mélangeant zombie (= sang) et filles (= fan service), la série ne pouvait qu’espérer un accueil respectueux chez les geeks et otakus. Après ces 12 épisodes, j’affiche une satisfaction mesurée, pour diverses raisons ; avant tout, j’en profite pour préciser que je n’ai pas lu le manga.
Comme d’autres histoires de zombie, Highschool of the dead raconte l’histoire d’une contamination, qui va venir taper à la porte d’un lycée japonais et décimer des classes entières. Un petit groupe d’élèves va pourtant résister et chercher à survivre au milieu de cet enfer. Rien de bien nouveau sous le soleil : foulant un terrain quasi-vierge dans les animangas, la série profite de l’excitation des premières fois, mais il lui faudra autre chose pour convaincre… La solution, c’est du fan service, beaucoup de fan service, selon les souhaits du réalisateur Tetsuro Araki : même au milieu des zombies, on n’oublie pas les seins et les culottes ! La promesse est donc faite au spectateur qu’il va voir le sang gicler et les poitrines rebondir. Un programme suffisant, pour peu qu’on mette le cerveau au placard, mais malheureusement, je n’ai pas complètement accroché.
Et s’il y a bien un problème dans Highschool of the dead, c’est le suivant : on n’a pas bien peur. Pas à cause du fan service, qui pourrait tout à fait se marier à l’angoisse, selon moi, mais à cause du concept même du zombie lent, auquel je n’ai jamais adhéré. Je n’ai pas une grande expérience du zomblard mais j’ai toujours préféré l’action et le danger immédiat, comme lorsque les fuyards de 28 jours plus tard changent une roue de camionnette alors que les hordes mortes-vivantes grondent au loin… Ici, le jeu consiste à ne pas se faire repérer et à ouvrir la route en cas d’attroupement ; mais pas de peur, pas de course-poursuite, pas de horde avide de viande, j’ai été déçu sur la longueur de ne pas plus vibrer sous la menace. Parce qu’Highschool of the dead fait appel à des choses simples : des seins, des fesses, du sang, des cris, et un peu d’amour, donc pourquoi pas un peu de peur et d’action ? Je sais qu’il s’agit ici de goûts, les forums geeks le prouvent car on y passe son temps à débattre entre amateurs de true zombies et de zombies sportifs. Pour ma part, j’ai choisi mon camp.
Si la peur est quasi-absente, la tension aussi, pour la raison que j’évoquais mais aussi à cause du format série : je ne suis pas persuadé qu’il soit adéquat pour ce type d’histoires… La tension peut s’établir sur 1H30, mais sur 25 minutes ? Et avec un générique d’ouverture et de fin pour couper un peu plus… Plusieurs fois, j’étais enthousiasmé par le pré-générique et je me disais « mais casse-toi la musique ! ». Après ça, il n’y a plus beaucoup de temps pour installer une ambiance, et on attend encore et encore des situations et dilemmes dignes du premier épisode. Autre chose, le duo principal m’a passablement ennuyé, et leur histoire d’amour encore plus, alors que le duo Saya/Kouta m’a amusé, et qu’en ajoutant Saeko, on obtient trois personnages aussi énergiques que classes. Mais Rei et Takashi, non, vraiment : ils auraient pu y passer que ça serait passé comme une lettre à la poste (le corps de Rei m’aurait plus manqué que son personnage). On pourrait me répondre que l’intérêt n’est pas dans les personnages, mais s’il n’est pas là, ni dans l’action, ni dans la peur, ni dans la déconne, ni ailleurs, je ne sais pas vraiment où il est.
Reste que j’ai poursuivi jusqu’à la fin, par curiosité, et pour certains bons moments, en particulier à la sortie de la ville. Et j’ai apprécié le sixième épisode, la dose de fan service donnait un côté dérisoire et inconscient à la fois, dans un cadre nocturne plutôt propice à l’angoisse et à l’horreur. Et bien sûr, on ne peut négliger les quelques moments de pétage de câbles comme l’épisode 7 ou ces seins supersoniques, où les auteurs s’affranchissent de toute limite, en commençant par celle du bon goût. Si l’action avait été aussi délirante que le fan service, nul doute qu’Highschool of the dead figurerait dans les annales. Au final, j’attends encore la série décomplexée qui me montrera qu’on peut faire du très bon en montrant des seins…
Et pourtant, je serai certainement au rendez-vous en cas de seconde saison, ce qui est quasiment acquis au vu du dernier épisode. Aussi, j’attends l’OAV prévu pour ce Printemps. Et maintenant, c’est pas tout ça, mais Shiki a repris et je suis grave en retard sur cet Automne.
Et à part ça ? Sa seigneurie Anna-Varney du projet gothique allemand Sopor Aeternus & the Ensemble of Shadows nous donne de ses nouvelles avec un EP/DVD à paraître le 26 Novembre prochain : comme d’habitude, il y a ouatmille goodies limités à commander, pour ceux qui ont des sous et qui ne manquent aucune des oeuvres totales de notre déesse des ombres. Quand à savoir à quoi ça va ressembler… Dur de le dire, pour un projet qui a plusieurs fois changé de forme. Wait and see !