En Espagne, alors que le pape Benoît XVI prépare sa visite pour le 6 et 7 novembre, l'une des mesures les plus progressistes de José Luis Zapatero est remise en cause par le chef de l'opposition espagnole.
En effet, Mariano Rajoy, le chef de l'opposition espagnole a affirmé dans un entretien avec le journal El Pais, le 31 octobre 2010, qu'il remettrait en cause la loi sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, l'une des mesures phare du gouvernement Zapatero, s'il arrivait un jour au pouvoir.
Le leader conservateur, chef du Parti Populaire (PP), a ajouté qu'il proposerait également une modification de la loi sur l'avortement, qui vient d'entrer en application, parce que selon lui, elle "ne protège pas suffisamment le droit à la vie".
La loi autorisant le mariage homosexuel, votée en 2005, de même que le droit à l'adoption et à la procréation médicalement assistée pour tous, puis celle sur la libéralisation de l'avortement en juillet 2010, sont, parmi les sujets de société, les deux mesures les plus polémiques adoptées par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero depuis son arrivée au pouvoir en 2004.
Dans un pays qui reste majoritairement catholique, ces lois d'égalité ont été vivement condamnées par l'Église et le Vatican homophobes, ainsi que par l'opposition conservatrice qui a déposé des recours devant le Tribunal constitutionnel.
Mariano Rajoy a déclaré "j'écouterai très attentivement les arguments du Tribunal constitutionnel, mais mon désaccord porte sur le terme de mariage (...) Je ne crois pas que ce soit constitutionnel", ajoutant qu'il ne "s'engageait pas" à maintenir cette loi si son parti arrivait un jour au pouvoir.
En fait, le politicien entend supprimer le texte même si ce dernier est confirmé comme valide par les juges.
Comme d'habitude quand il s'agit de lois liberticides et réactionnaires, il y a des responsables politiques inféodés et aux ordres de l'Église catholique romaine et de son lobbying politique.
Ces sujets restent très sensibles en Espagne, où des associations LGBT et féministes ont appelé à des manifestations contre la venue du pape Benoît XVI les 6 et 7 novembre.
Avec les slogans "Je ne t’attends pas" et "Embrassez-vous sur la bouche devant le pape", les LGBT, les féministes et les défenseurs de la laïcité se mobilisent.
Un collectif d'associations rassemblé sous une banderole portant les mots "Je ne t'attends pas", marquée d'un triangle rouge en signe de danger entourant la mitre papale, appelle en effet à manifester le 4 novembre à Barcelone.
Le mot d'ordre "Jo no t'espero" sera lancé en catalan à Barcelone, et en galicien "Eu non te esper" à Saint-Jacques de Compostelle, haut lieu de pèlerinage catholique dans le nord-ouest de l'Espagne qui sera la première étape samedi 6 novembre de ce voyage de deux jours du pape.
Au matin de sa visite à Barcelone, le dimanche 7 novembre, le pape devrait aussi être accueilli sur la Place de la Cathédrale, dans la Vieille ville, par une séance de baisers baptisée "Queer Kissing","baiser homosexuel", organisée par des militants LGBT à partir du réseau Facebook.
Selon Joan Perez, un des organisateur de cette "flashmob", cet événement éclair a pour but d'exprimer un désaccord avec la visite papale "d'une manière totalement pacifique", "symbolique" et "sympathique".
Il y a en effet assez que l'Église catholique romaine combatte l'amour et veuille imposer ses vues rétrogrades en soutenant les discriminations partout où elle a des fidèles.
Seigneur, protège l'amour contre le rejet.