MONSTRE
Je suis monstre
Dans les caniveaux obscurs
Derrière les portes closes
J’erre dans le monde je rôde
Je suis monstre
Dans l’oeil opaque des noctuidés
Sur les ailes gonflées de cendre de l’imago
Tapi sous la surface
Je suis
Godzilla Kong
L’Hydre et le zombie
Le loup garou qui vous démembre
Le vampire qui vous exsangue
Le tueur
Je suis l’eau et l’air viciés
La terre gangrénée
Ou même les vers s’avarient
Je suis ces blattes par myriades
Rampant des orifices humides
Dans un crissement féroce de carapaces
Je suis de vous le ventre sombre
L’utérus insondable
Je suis la chair qui se métamorphose
Qui enfle d’altérité larvée
De désir pathologique
En gestation inexorable
Je suis monstre
Dans votre nuit
J’existe dès que vous fermez les yeux
Je suis votre peur consciente et inconsciente
Le monstre est là sous la surface
De votre corps j’entrouvre la cage
J’écarte le sternum dans un craquement
Le monstre est là
Pulsant.
1.11.2010