Fao : la perte de biodiversité végétale menace la sécurité alimentaire

Publié le 02 novembre 2010 par Tanjaawi
La biodiversité pourrait disparaître définitivement, compromettant gravement la sécurité alimentaire, si des mesures urgentes ne sont pas prises pour préserver la biodiversité d'une part et réguler son utilisation d'autre part, indique un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié mardi.
Service d'ionformation de l'ONU, 26 octobre 2010
« Accroître l'utilisation durable de la diversité végétale pourrait être la clé principale pour affronter les risques qui pèsent sur les ressources génétiques pour l'agriculture », a déclaré le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf. « Il existe des milliers d'espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées qui doivent encore être collectées, étudiées et documentées, car elles recèlent des secrets génétiques qui leur permettent de résister à la chaleur, aux sécheresses, à la salinité, aux inondations et aux ravageurs ».
Le document intitulé,'L'Etat des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture dans le monde', est le second rapport sur le sujet, le premier avait été publié en 1998. Présenté mardi au cours d'une conférence de presse au siège de la FAO, à Rome, il aborde un vaste éventail de questions, notamment les effets du changement climatique sur la diversité végétale et sur les capacités actuelles de protection de la biodiversité et des plantes utilisées pour l'alimentation et l'agriculture.
« La perte de biodiversité aura un impact majeur sur l'habileté du genre humain à se nourrir demain, lorsque l'humanité comptera 9 milliards de personnes en 2050 et que les plus pauvres du monde seront les plus touchés », souligne le rapport. « Le changement climatique et l'insécurité alimentaire croissante sont des défis de taille pour les systèmes agricoles du monde, des défis qu'on ne saurait relever sans la collection, la préservation et l'utilisation durable des ressources phylogénétiques », expliquent les experts dans le document.
Les informations génétiques que renferment certaines variétés de cultures sont cruciales pour le développement de nouvelles variétés à croissance rapide, à haut rendement et résistantes à la chaleur, à la salinité, aux maladies et aux ravageurs. Ces nouvelles variétés seront nécessaires pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans un monde confronté au changement climatique, estime la FAO.
Selon le rapport, 50% de l'accroissement des rendements des cultures au cours des dernières années résulte de l'introduction de nouvelles variétés de semences. L'irrigation et les engrais comptent pour l'autre moitié. Un exemple récent est le riz NERICA ou nouveau riz pour l'Afrique dont la maturation rapide a transformé l'économie locale dans plusieurs parties du continent, indique la FAO.
Depuis le dernier rapport sur les ressources phytogénétiques, en 1998, la faim a reculé dans certains pays, mais elle a gagné du terrain dans d'autres. Les prix des carburants et des denrées alimentaires ont considérablement augmenté. La mondialisation a progressé et, dans certains pays, les importations alimentaires à bas coût ont menacé la richesse de la diversité locale.
La FAO estime que 75% de la diversité des cultures a été perdue entre 1900 et 2000. Mais le rapport indique aussi qu'au cours des douze dernières années, on assiste a une prise de conscience généralisée en faveur de la protection et de l'utilisation de la diversité génétique des cultures vivrières.
« Dans les pays développés, le secteur des semences est suffisamment rentable pour en tirer un intérêt commercial viable. Ce n'est pas le cas dans les pays pauvres où le secteur public a du mal à assurer de bonnes graines pour tous les agriculteurs et l'accès aux nouvelles variétés », explique la FAO.
« Une utilisation plus large et meilleure des ressources génétiques et de la biodiversité des cultures vivrières stimulera la conservation. Des systèmes adéquats doivent être mis en place pour rendre de nouvelles variétés accessibles aux agriculteurs par le truchement du secteur public et d'autres acteurs », indique le rapport.
Publication originale ONU
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