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Sahadou Ali Zato : Il est difficile qu’un journaliste soit performant sans salaire

Publié le 02 novembre 2010 par 237online @237online

Écrit par Mutations   

Mardi, 02 Novembre 2010 11:14

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L’expert béninois en développement des médias communautaires, venu former les chefs des radios du Cameroun, explique la politique de Rfi dans ce domaine.
En quoi consiste la formation que les médias locaux viennent recevoir de Rfi ?
Le projet que nous exécutons ici est dénommé «des radios pour une politique citoyenne». Il s’agit d’un projet qui est financé par l’ambassade de France et l’Union européenne (Ue). Et qui au plan technique est mis en œuvre par Rfi. Ce projet est mené avec la collaboration du Syndicat des journalistes employés du Cameroun (Sjec). Il vise le renforcement des capacités des radios, et l’esprit de citoyenneté au niveau des Camerounais, en assurant la promotion des démocraties à travers l’organisation des magazines, d’émissions de sensibilisation interactives, de débat, etc. En bref, apporter des éléments capables de renforcer l’assise démocratique au niveau du Cameroun.
Comment va se dérouler ce projet ?
Nous avons divisé ce projet en plusieurs phases. La première grande phase est celle du développement des capacités managériales de ceux là mêmes qui sont responsables et qui dirigent ces radios. A ce niveau, une formation qui concerne la gestion éditoriale et financière d’une radio de proximité a déjà été faite. Actuellement, nous sommes en pleine formation en management d’équipe, pour permettre au manager d’avoir une équipe solide et qui fonctionne. Nous avons parlé de gestion financière et éditoriale parce que les radios étant des entreprises de presse ou devant devenir de véritables entreprises de presse, dans leur style de management il faut que l’on sente la rigueur, l’efficacité, et des performances pour permettre une bonne gestion des recettes, afin d’arriver à mettre le journaliste à l’aise sur le plan financier. Car, tant que les questions de sécurité du travail, sociale, du niveau de paiement, régularité des salaires ne seront pas réglées, il est difficile pour un journaliste d’être performant.
Des difficultés de gestion ont forcément été évoquées par les chefs de radios durant cette formation. Comment les avez-vous abordées?
Le genre de formation que nous dispensons est du type pratique. Ce qui veut dire qu’il y a des apports théoriques qui se retrouvent là naturellement. Mais nous fonctionnons sur des cas concrets. Et pour chacun de ces cas vécus, nous mettons en place des outils et voyons ensemble comment ils doivent être appliqués. En prenant la gestion des conflits, nous nous basons sur des cas réels vécus par ces personnes, et nous mettons en place des techniques de gestion des conflits ; et ensemble, on voit comment ils peuvent utiliser ces techniques. Lorsque nous parlons des techniques de communication et d’argumentation, de la motivation, de l’assertion, tous ces éléments c’est par rapport aux situations rencontrées. Les chefs de chaînes de radios ont deux véritables problèmes en management d’équipe : les problèmes avec les promoteurs des radios eux-mêmes ou avec les comités de gestion pour les radios communautaire ou associatives ; et le second volet qui concerne les problèmes rencontrés avec les agents. Sur cette question, il revient au manager de travailler pour que les agents se sentent motivés, pour que le travail soit de qualité. Il est question d’arriver à établir l’équilibre d’une relation gagnant/gagnant pour le promoteur et pour tous ceux qui sont en train de faire le métier de journaliste.
Peut-on s’attendre à ce que ces radios bénéficient également d’une aide financière de Rfi?
Je dirais que pour le cas du Cameroun, Rfi est à son deuxième projet. Pour dire que nous avons des conceptions de projets sur des aspects donnés. La question de l’aide financière et de l’aide en équipement n’est pas automatique dans le cadre de ce projet. Il s’agit d’une construction ; tant que la base n’est pas garantie, il est difficile de s’attendre à de meilleurs résultats. Vous avez beau tout donné aux radios, mais si la dimension managériale n’est pas réglée, au bout de 3 ans, le matériel va tomber en panne, et ils n’auront pas la capacité de le renouveler. Le financement est envisagé, mais dans un autre projet.


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