Cela commence avec la conquête, des terres, des trésors, des hommes, des cultures. Avec l’accumulation qui, on s’en doute aujourd'hui, a pour corollaire l’épuisement des ressources. Mais on ne savait pas alors, au XVIe siècle, qu’on épuisait les ressources. On partait à la conquête, armé jusques aux dents, comme on disait certainement, et pour le bien de la civilisation, comme on le prétendait (il y avait déjà des voix qui s’élevaient contre cette idée).
Et les conquérants sont arrivés dans une île où les hommes n’habitaient pas, où la nature avait favorisé la vie de ces oiseaux qui ne volaient plus, les dodos. Et les hommes les ont chassés et mangés, jusqu’au dernier.
Le spectacle donne la parole au dernier dodo. Un acteur (Mathieu Desfemmes) seul en scène témoigne de cette histoire : il est le dernier dodo. Des images sont projetées : l’accumulation recherchée par les conquistadors remplit peu à peu l’écran, tandis que l’environnement du dodo laisse des espaces libres. L’accumulation étouffe, le respect du cycle naturel permet la respiration.
Et il y a cette impressionnante liste des espèces disparues pour laquelle l’acteur descend de la scène, la laissant vide, et nommant chaque animal dans une sorte de litanie fantastique.
La disparition du dodo est un des évènements qui ont amené les scientifiques à s’interroger sur la pérennité des espèces et sur leur éventuelle transformation. Elle a fait comprendre l’interdépendance des vivants et ce qu’on désigne aujourd’hui sous le nom de biodiversité.
J'ai vu ce spectacle à la MJC - Centre social de Chilly-Mazarin (91)