En août, le gouvernement, mettait en place une aide à la relocalisation de la production industrielle. Si quelques entreprises ont acté leur retour en France, force est de constater que les emplois créés, ne compenseront jamais ceux détruits par les délocalisations
Le 4 férvrier dernier, Christian Estrosi le ministre de l'industrie déclarait : " La France « doit redevenir une grande puissance industrielle » et relocaliser au lieu de délocaliser " - Achetons français
Quelques mois plus tard, dans une note d'analyse " L'emploi salarié en 2009 niveau record des destructions d'emploi " parue en août 2010, Pôle Emploi écrivait : " Après une année 2008 en léger recul (– 0,5%), l’année 2009 se caractérise par des pertes nettes d’emploi en très forte accélération... / ... Ce recul avoisine celui enregistré en 1992, année correspondant à la précédente récession économique ... / ... L’année 2009 voit s’accélérer les pertes d’emploi dans le secteur industriel et dans le tertiaire. le poids de l’industrie continue à diminuer, celle-ci n’employant plus qu’un peu moins du cinquième de la population salariée (19,0 %, soit une baisse de près de 9 points depuis 1993) ... / ... " Intégralité de la note d'analyse
Ce constat, lourd de conséquences, donnait lieu à la mise en place d’un dispositif d’aide à la relocalisation, doté de 200 millions d’euros, censé donner envie aux entreprises ayant délocalisé leur production, de revenir sur le territoire national et d'y créer des emplois.
Pour quel résultat estimé ?
Selon la direction du trésor : " cette mesure devrait permettre de créer seulement 2.000 emplois dans l’industrie, alors que 2 millions ont été supprimés en 30 ans ... / ... " - Capital
Qu'en disent les entreprises qui relocalisent une partie de leur production en France ?
Après le retour en fanfare du Coq Sportif , pour lequel ... 13 emplois "assez hautement qualifié" ont été créés. Libération nous présente celle de Rossignol qui : " après une délocalisation en 2007, devrait rapatrier sa production asiatique en Haute-Savoie d’ici janvier "
Et là, une fois de plus, si : " Rossignol va rapatrier d’ici janvier la production de 60 000 paires de skis de Taïwan à Sallanches, en Haute-Savoie" par contre : " Le nombre de créations d’emplois résultant de cette relocalisation est en revanche plus modeste. Vingt équivalents temps plein, pour la plupart des CDD ou des CDI à temps partiel " Et libération de préciser : " En cinq ans, le groupe a perdu près la moitié de ses salariés, passant de 2 300 emplois dans le monde en 2005 à 1 200 aujourd’hui ... / ... "
Alors, " patriotisme industriel " comme le clamait Christian Estrosi ?
Certainement pas puisque Bruno Cercley, le patron du groupe, qui a refusé les aides, est parfaitement clair sur cette relocalisation : " ... / ... On n’est pas là pour sauver des usines. S’il fallait en fermer, nous en fermerions. Même s’il est vrai que cela nous fait toujours plaisir de faire revenir des emplois en France ... / ... " et d'ajouter, en ce qui concerne le plan d’aide aux relocalisations de 200 millions d’euros : ... / ... Cela ne sert à rien de relocaliser pour relocaliser. Il faut que cela soit intéressant stratégiquement pour l’entreprise, sinon ça ne marchera pas ... / ... "
Et oui, comme l'écrit Come4news : " Il s’agit avant tout de quelques segments d’activité qui ont besoin d’un savoir-faire très particulier ; pour les autres industries à main d’œuvre importante le choix sera toujours de rechercher les pays à faible coût salarial "
Ce qui donne encore plus de relief au propos de Christian Estrosi, en février 2010 : " Oui je crois qu'avec le président Sarkozy une grande politique industrielle digne de ce nom est de retour pour notre pays ... / ... "
Nicolas Sarkozy qui déclarait en 2007 : " Contre les délocalisations, je mettrai en oeuvre une politique industrielle, en choisissant les secteurs stratégiques sur lesquels concentrer nos efforts ... / ... Accepter la fin de l’industrie comme une fatalité est une erreur stratégique ... / ... Je propose que soit mise en œuvre une politique de filières qui permette à la France d’exploiter ses atouts et de tirer le meilleur parti de ses avances technologiques et de son image de marque dans le nucléaire, le ferroviaire, l’espace, l’automobile, la santé, l’agro-alimentaire, le tourisme ou le luxe, ou encore dans les technologies propres où la France est en mesure, si elle s’en donne les moyens, de prendre un avantage décisif ... / ... " - Abécédaire des propositions de Nicolas Sarkozy
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