Magazine

Audiences tribunal 29.10.2010

Publié le 02 novembre 2010 par Tripuniforme

Vendredi dernier, le matin, j'ai assisté  aux audiences du tribunal de Béziers : bonne lecture.

J'ai mes habitudes maintenant, je fais "partie de la maison" ... J'ai changé de chemin pour y aller, et j'ai vu une voiture break de la gendarmerie dans la rue Française (non loin du Tribunal). Cela n'a pas loupé, au moment où j'entrais dans la cour du tribunal, la voiture était garée. Un détenu était menotté à côté, avec les 2 gendarmes de l'escorte, je n'ai rien dit (vous vous en doutez ...). J'ai gravi les marches du perron, et suis allé dans la salle d'audience.

La 1ère affaire : à la barre, une mère de famille, accusée d'abandon moral d'enfant. Les faits : un enfant de 2 ans laissé dans un appartement avec un pitbull. Aucune nourriture pour bébé, l'enfant était crotté, la couche sale, des croquettes de chien sur le visage. L'appartement était crade avec des poubelles partout,  le père qui couche sur le canapé ne se réveille même pas quand les pompiers défoncent la porte, en présence de la police. C'est un voisin qui a prévenu la police, car l'enfant pleurait sans arrêt. --> l'infraction est constituée, la mère a laissé l'enfant (elle était sortie à une soirée).

Avocat de la partie civile (le Conseil Général) : l'enfant est placé dans une famille d'accueil (processus d'assistance éducative est mise en place).

Le Procureur : "on est passé près de la mort de l'enfant". La mère est insensible. Elle ne comprend pas le risque qu'elle a fait courir à son bébé (idem le père). "La mère se moque du tribunal".  Elle a été condamnée à un an, dont 6 mois avec sursis. (Le père à un an avec mandat d'arrêt).  --> j'ai écrit dans mes notes : "très émouvant quand la mère parle, elle ne se rend pas compte".

La 2nde affaire : pour planter le décor - 4 policiers dans la salle, dont un qui a un pistolet à la cuisse! Un prévenu arrive libre, un autre est amené menotté par les policiers  (il est détenu). Ce qu'on leur reproche : atteintes sexuelles sur mineure (pour le détenu) * non assistance à personne en danger ** rebellion et outrage à fonctionnaires de police -  * et ** pour les 2 prévenus.

Le détenu nie en bloc, il n'a eu aucune relation (fellation) avec la mineure - la victime raconte "n'importe quoi" (= aucune crédibilité à ses paroles!). --> Une mineure de 12 ans et une autre de 15 ans ont menti à leurs parents pour aller passer le week end dans l'appartement de 2 hommes. Celle de 15 ans a fait une crise d'hyperglycémie, et celle de 12 ans a accusé un des prévenus d'atteintes sexuelles (consenties).

Je ne rentre pas dans les détails, le prévenu détenu  a toujours nié les atteintes sexuelles. La victime a parlé devant le tribunal, sa mère aussi, et puis arriva ce qui devait arriver : un véritable coup de théatre (on se serait cru dans une fiction, mais là c'était "réel") : la victime reconnaît qu'il ne s'est rien passé! (= véritable volte face!) - j'ai écrit dans mes notes : "tout ça pour rien!"

Le Procureur : "ils (les 2 prévenus) se sont mis dans cette galère, c'est de leur faute". L'accusation de relation sexuelle avec mineure de moins de 15 ans ne justifie pas de se mettre dans cette "outrance énorme et violence inouïe" (menaces contre le fonctionnaires de police et même contre sa famille). Les condamnations : le prévenu (détenu) : menaces et rebellion = un mois ferme, et l'autre prévenu : 500€ d'amende pour rébellion (+ chacun 300€ à chaque policier préjudice moral et dommages et intérêt + 500€ de frais de justice).

J'ai lu samedi matin dans Midi Libre les condamnations, car j'ai quitté la salle du tribunal à 11h00, le procureur était encore en train de parler.

Cela fera l'objet d'un autre article, un des policiers présent vendredi dernier était venu me dire à l'occasion d'une audience précédente  : "prenez bien des notes" ... je n'avais pas su quoi répondre! Vendredi dernier, il était avec un de ses collègues sur le perron, à la sortie, pendant que je mettais mon blouson et rangeait mon carnet et stylo. Il m'a demandé si c'était terminé, s'il y avait eu les réquistions. J'ai répondu que le procureur était encore en train de parler, que je devais m'en aller ... J'ai dit "au revoir" (ou "à bientôt", ce qui veut dire la même chose) aux 2 policiers, celui qui me parlait était au téléphone à ce moment là, l'autre m'a souhaité "bonne journée" : sympa de sa part! Je vais depuis près de 2 ans au tribunal, je ne me fais pas remarquer, mais même si je n'ai jamais eu de discussions avec eux, ils me reconnaissent, si vous me lisez...

Pour conclure, toujours intéressant d'assister à ces audiences, d'une fois sur l'autre je ne sais jamais sur quoi je vais tomber, il faut dire que ces 2 affaires étaient poignantes, j'écrirai d'autres articles prochainement!


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tripuniforme 1631 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte