Ridley Scott revient sur les écrans après le cuisant échec que fut Une grande année. Il retrouve une fois de plus son acteur fétiche, Russel Crowe, et choisit de se frotter au thème déjà très éculé de la mafia et de la drogue. Peut-on espérer quelque chose de nouveau ?
La critique
Divertissant mais pas du tout original : un honnête film policier
C'est l'histoire de deux hommes très différents.
Le premier s'appelle Richie Roberts (Russel Crowe) et est un inspecteur de police qui prend très à coeur son travail. Une qualité rare à en juger par les préoccupations de ses collègues, tous prêts à être corrompus pour quelques dollars. Loyal, Richie l'est : alors qu'un jour il trouve avec un collègue près d'un million de dollars en billets non numérotés, il préfère les donner à la Police plutôt que de se servir. Ce qui va lui valoir d'être la risée de tous ses camarades. Car dans le New York des années 70, il ne fait pas bon être honnête quand on est dans la police. Richie Roberts s'en fiche et se lance corps et âme dans sa nouvelle mission : détruire les plus gros dealers de la ville.
Le deuxième homme est Franck Lucas (Denzel Washington), un grand black aux dents longues. Lorsque celui qui lui a tout appris, Bumpy Johnson, décède, Franck compte bien prendre sa relève. C'est ainsi que notre ami , à force de coups de feu et de manipulations, parvient à devenir le plus redoutable parrain de l'histoire. Grâce à son traffic de drogue , qui utilise l'armée au Vietnam pour importer de l'héro 100% pure, Franck gagne des mllions et invite toute sa famille à venir vivre avec lui dans une luxueuse demeure. Mais petit à petit son succès agace et provoque de graves jalousies qui pourraient lui porter malheur. La confrontation entre Richie et Franck finira bien par avoir lieu...
Maman n'a jamais tort
Ridley Scott nous plonge dans un bien triste New York, où la corruption est reine et où la drogue devient la clé du rêve américain. La reconstitution de l'époque est admirable et il est assez plaisant de voir Denzel Washington et Russel Crowe assurer leur rôle avec tout le talent qu'on leur connait. Se basant sur des faits réels, le scénario dénonce une Police corrompue et un trafic de drogue odieux qui s'est servi de la Guerre du Vietnam. American Gangster est aussi et bien sûr surtout le portrait de deux hommes charismatiques. Le film parvient à rendre les deux très attachants et profite de sa longue durée (2h37) pour les montrer sous toutes les coutures. Si les premières dizaines de minutes sont assez clichées et pourraient rapidement lasser, ce long-métrage parvient à trouver un nouveau souffle au fur et à mesure que les choses se compliquent. On attend ainsi avec de plus en plus d'impatience le duel Washington/Crowe.
Russel, un Gladiator dans la banlieue
La réalisation est efficace et maitrisée, tous les acteurs jouent bien mais malheureusement ce n'est pas l'originalité qui se distingue de l'ensemble. Nous sommes devant des situations vues et revues, des personnages assez caricaturaux (caricature du parrain charismatique, caricature du bon flic, caricature de la poule de luxe...). Bref, on est jamais surpris. Ridley Scott se contente d'honorer son contrat de bon réalisateur pour un film divertissant qui parviendra sans aucun doute à contenter les mangeurs de pop corn en quête d'intrigues policières gonflées à la testostérone. Pour le reste, les quelques répliques et situations second degrés ne permettront sans doute pas au film de rester dans les annales.
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