Quand la corneille s’en va, dit l’arbre, plus rien ne m’intéresse, je perds mes feuilles, je me laisse aller. Je pense à l’interminable hiver au milieu duquel s’avance un homme avec une hache, j’ai toujours peur qu’il vienne frapper chez moi.
Quand la corneille arrive, dit l’arbre, je m’ébroue, je me secoue, je ris, je pleure, je me fais beau, je sais très bien qui la suit, j’oublie les morts, avril, me lave avec ses douches tièdes, j’ai envie d’être heureux.
Ce roi pouvait faire deux millions d’heureux et sa mort fut une fête.
« Au secours, crie le caillou, des enfants me donnent des coups de pieds. » Et la marée accourt et les enfants reculent.
Le calepin d’un flâneur
, Félix LeclercLo x