Pourquoi nos élèves se souviennent-ils si bien de ce qu’ils ont vu hier soir à la télévision… et si peu de ce qu’ils ont appris à l’école ?
Selon Daniel Willingham, professeur de psychologie cognitive à l’Université de Virginie (USA), et auteur du livre “Pourquoi les enfants n’aiment pas l’école”, il y a plusieurs raisons :
D’abord, notre cerveau se souvient surtout des choses qui lui ont causé de l’émotion.
Lorsque vous éprouvez des émotions, de nombreuses informations se gravent dans votre mémoire. Vous n’avez aucun effort à faire. Des années plus tard, vous vous souvenez de détails de l’événement et du contexte.
En revanche, lorsque vous êtes dans le “train train”, et que vous ne vous sentez pas impliqué sur le plan affectif, votre cerveau enregistre peu de nouvelles informations. Pour apprendre des choses, vous devez fournir un gros effort intellectuel. C’est pourquoi les bons professeurs sont ceux qui mettent bien leur cours en scène, et qui font éprouver à leurs élèves toutes sortes d’émotions liées à leur matière.
Un autre élément capital pour la mémoire est que les informations nouvelles s’inscrivent dans un univers familier.
Quand les enfants regardent une série télévisée (même stupide et inintéressante…), ils connaissent déjà beaucoup de choses sur les personnages, et leurs aventures. Les nouveaux événements qui leur arrivent se gravent dans leur mémoire très facilement, car ils connaissent bien le contexte.
C’est ainsi que fonctionne le cerveau : plus il en sait dans un domaine, plus vite il assimile de nouvelles informations. Un cardiologue qui assiste à une conférence pointue sur les transplantations cardiaques retiendra dix fois plus de choses qu’un novice en médecine.
Pour le cerveau, les nouvelles informations sont comme de nouvelles pièces qui viennent compléter un puzzle en construction, pour former un “paysage mental”. Plus le puzzle est avancé, plus le cerveau intégre les nouvelles pièces rapidement.
Ceci a des implications très importantes pour l’enseignement en classe : cela explique pourquoi, par exemple, les enfants apprennent mieux leurs tables de calcul ou leurs déclinaisons en les chantant sur un air connu.
Cela explique aussi pourquoi un élève qui a beaucoup de “culture générale” apprendra plus vite dans toutes les matières qu’un autre élève moins cultivé, quand bien même ce dernier aurait un “quotient intellectuel” supérieur.
Et cela explique aussi pourquoi un cours structuré, qui explore un sujet progressivement, en allant toujours plus loin, est plus efficace pour instruire les enfants qu’une succession “d’activités” supposément “ludiques”, mais qui sont à chaque fois nouvelles et sans rapport étroit entre elles.
Ces éléments ne sont que des exemples parmi les centaines de découvertes réalisées par la psychologie cognitive moderne, et qui sont présentées par le Professeur Daniel Willingham dans son livre, Pourquoi les enfants n’aiment pas l’école.
Ce livre permet aux parents et aux professeurs de comprendre et résoudre la plupart des difficultés scolaires des enfants.
Et il est désormais disponible en français.
Selon Randi Weingarten, le Président de la Fédération américaine des enseignants, ce livre “rend accessibles aux professeurs les résultats des recherches fascinantes, mais compliquées, en science cognitive. Il est bourré d’idées que les professeurs trouveront intellectuellement stimulantes, et utiles dans leur travail en classe.”
Mais, selon le Wall Street Journal, “les réponses du Professeur Willingham s’appliquent aussi bien hors des salles de classe. Les formateurs, les marketers, et surtout les parents – toutes les personnes qui s’intéressent à la façon dont on apprend – devraient trouver ce livre utile à lire.” (le 29 avril 2009).
C’est exactement ce que nous avons pensé quand nous avons lu ce livre, en anglais, il y a un an. Et nous considérons donc que c’est une excellente nouvelle pour tous les élèves et les professeurs de France, qu’il soit désormais disponible en français.
Vous pouvez le commander sur le site de la Librairie des Ecoles. (Nous nous permettons de préciser que l’association SOS Education, ni aucun de ses participants, n’a le moindre intérêt financier à ce que vous achetiez ce livre).
En vous souhaitant beaucoup de plaisir en cours et à instruire vos élèves ou vos enfants,
Bien cordialement,
Vincent Laarman
Délégué général