par Didier Testot.
Arrivé à un certain âge en France, on devient fataliste, les grèves, cela fait partie du paysage comme la Tour Eiffel pour Paris et la Promenade des Anglais pour Nice. Le blocage des entrepôts pétroliers, des routes, des ports, voire des sources d'alimentation des Français, ressemble à des consignes à mettre en oeuvre durant la Guerre Froide. Nous sommes sans doute un des rares pays au Monde laissant la situation se dégrader au point d'arriver à un tel blocage, 33 jours pour le Port de Marseille. Rotterdam et Shanghai doivent encore en rire.
Faire une réforme des retraites en 2007 plutôt qu'en 2010 pour éviter un tel gachis, trouver un consensus national sur le sujet, cela devait être possible, mais relève désormais de l'utopie. Finalement, après la fête de tous les Saints, voici venu la Commémoration des morts. Les torts sont bien entendus partagés, car de pédagogie il n'y en a pas eu beaucoup de part et d'autres, comme si seule la volonté de rassembler ses troupes comptait plus que la bataille déjà perdue.
Car au final faisons le compte : retraite à 62 ans, une réforme qui "règle" le problème jusqu'en 2018 (dans huit ans seulement), donc en gros, on ne règle rien, et une économie même pas sortie de crise qui avec ce climat social va sans doute inciter les entreprises à embaucher "massivement" !
Dans ce descriptif d'une réalité sociale française gouvernée par des élites qui ont ressorti leurs crayons de mai 1968 et des syndicats dont la rengaine résonne comme un vinyl rayé, il reste des ilots d'espoir.
L'un d'entre-eux, certains diront que c'est paradoxal ou anormal, je le trouve auprès des dirigeants d'entreprises interviewés et dont les vidéos qui composent le site de la Web Tv www.labourseetlavie.com détonnent dans le contexte décrit plus haut.
Des entreprises qui avec l'innovation (les comptables de Bercy n'aiment pas l'innovation et continuent leur rabotage fiscal avec une vision "short termist" qui n'a dans ce cas rien à envier avec les marchés financiers), continuent de chercher des parts de marchés et à faire face aux difficultés économiques en trouvant d'autres débouchés pour leurs produits.
Des entreprises, on le sait, qui doivent quel que soit leur croissance, maintenir le lien social, gage de pérennité et de performances. Ces PME se battent pas toujours à armes égales avec leurs compétiteurs y compris européens. Leur détermination à la croissance en est d'autant plus remarquable.
Parmi les secteurs qui figurent sur ces nombreux interviews : l'environnement avec l'éolien et le solaire, la distribution de batteries, les systèmes électroniques critiques, les technologies de précision...
Un vent d'optimisme dans une société bloquée.
Respirez c'est la Bourse et la vie des entreprises.
Pas besoin d'attendre un krach boursier et un remaniement
pour faire repartir la machine !