La loi a été votée, et, droit dans leurs bottes, comme lui dans les siennes, ils le répètent, elle sera promulguée. Qu'importe la mobilisation quantitativement importante (10% des salariés, le soutien civique évident), qu'importe que les représentants syndicaux, unis, continuent de s'y opposer, outragés de n'avoir jamais été entendus alors que le gouvernement jouait la comédie de les écouter, qu'importe que les plus sérieux analystes établissent les incohérences et l'inefficacité de ces nouvelles règles de financement, qu'importe, puisque ce qui importe en la matière, c'est que les sacro-saints "marchés", autrement dit les plus grands financiers du monde, les spéculateurs, les traders, soient, eux, satisfaits, ET que le MARCHE DU FINANCEMENT PRIVE DES RETRAITES s'ouvre. Car le vrai motif de cette loi est décalé, et il est là : permettre aux banques-assurances et à des groupes financiers de mettre la main sur un nouveau pactole compris entre 40 milliards et 120 milliards d'ici 2020. Mais UNE TELLE LOI et UN TEL COMPORTEMENT de la part d'une MAJORITE UMP, c'est-à-dire d'une droite-extrême-droite (dont certains membres sont tentés par une alliance avec le FN), ne sont pas surprenants : tout était écrit dans l'élection du chef de l'Etat, dans ses discours, dans son programme, dans ses objectifs. Des manifestants contre cette loi ont, en 2007, "fauté", contre leurs frères et soeurs des classes moyennes et populaires, en lui apportant leur voix. Ils disent désormais qu'en 2012, ils n'oublieront. Nous n'oublierons pas de ne pas leur permettre d'oublier cet engagement du coeur et de la raison, quel que soit le candidat raisonnable adverse.