Sukkwan Island de David Vann

Par Sylvie

ETATS-UNIS

 

Editions Gallmeister, 2010

 

Voici l'un des grands succès critique et public de cette année 2010. A force d'en entendre parler, j'ai eu moi aussi envie de le découvrir.

 

Gallmeister est l'éditeur de la nature et des grands espaces. Nous voila donc plongés dans une île de l'Alaska, au milieu de nulle-part, inhabitée, paradis des saumons et des ours. Mais là s'arrête le road-movie. Car le roman est un huis-clos entre Jim, un homme qui a tout raté dans sa vie, et Roy, son fils de treize ans, qui l'a rejoint à sa demande, pour l'aider à refaire peau neuve.

 

Tout commence comme dans un roman d'aventure : les deux "hommes" construisent une cabane, vont pêcher, préparent les repas ; mais le père se révèle très peu expérimenté...et surtout, la nuit tombée, il pleure et raconte ses échecs répétés à son fils...L'homme se révèle désespéré, le lecteur pense tout de suite qu'il va commettre l'irréparable ....

 

Jusqu'au jour où....

 

Les premières pages sont très lentes et très descriptives : la pêche, les constructions diverses...on s'ennuie un peu.

Puis la tension s'installe peu à peu jusqu'au coup de théâtre. Et là, on se dit : comment l'auteur va-t-il faire encore durer son récit soixante dix pages ?

 

Et c'est là que réside le réel tour de force.

Ce livre prend des allures de thriller psychologique là où on ne s'y attendait pas. Le cadre idyllique ne fait que renforcer la noirceur du propos. La folie humaine, le goût réel du "glauque, l'apocalypse psychologique : tels sont les gammes du récit.

 

Je serais incapable de dire si j'ai aimé ou pas. Toujours est-il que les deux personnages restent pour moi inpénétrables même si l'on est immergé dans leurs flux de conscience durant deux cents pages.

De là naît toute leur grandeur....

 

Ce récit ne ressemble à rien d'autre qu'à lui-même. a déconseiller aux âmes sensibles...