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SHIRAZI : Un Auteur Francophone chez les Américains

Publié le 01 novembre 2010 par Swaggafrenchy

Ce n’est même plus un secret de Polichinelle ! Tous les ans, des milliers de francophones traverser l’Atlantique, afin de monnayer leur talent chez l’Oncle Sam. Shirazi fait partie de ces jeunes artistes qui font perdurer le terme ‘Rêve Américain’. Autrement comment expliquer que ce jeune auteur (songwriter) originaire du Bénin (Afrique de l’Ouest), soit aujourd’hui l’une des rares signatures de EMI Publishing cette année. Nous l’avons rencontré à New York, afin d’échanger concernant son activité au quotidien. Interview studieuse avec un bosseur que le milieu a déjà baptisé Mister 24 (en référence à Jack Bauer, personnage principale de la série 24H).

SHIRAZI : Un Auteur Francophone chez les Américains

SwaggaFrenchy: Tout d’abord, pourquoi vous appelle-t-on Jack Bauer ?

Shirazi: (Rires) Mister 24, ou Jack Bauer sont des surnoms qui m’ont été donné par mon manager avant ma signature avec EMI. A chaque fois qu’un producteur m’envoyait un beat brut, en 24H Chrono, je lui renvoyais un son fini. Prêt à l’emploi. La capacité d’un songwriter à travailler vite et efficacement lui permet d’avoir plus de commandes que les autres.

SwaggaFrenchy: Question stupide, comment devient-on songwriter ?

Shirazi: Je ne sais pas si il y a une formule, ou une formation à suivre pour le devenir, mais dans mon cas, cela s’est fait tout à fait naturellement. A la base, je suis un rappeur solo. Je dois avouer que cela m’a été très utile.

SwaggaFrenchy: En quoi le fait de venir d’un background rap vous a-t-il été bénéfique ?

Shirazi: En tant que rappeur, il faut constamment avoir de l’inspiration, savoir raconter une histoire en un temps limité (parfois non), avoir un vocabulaire riche, garder à l’esprit qu’on s’adresse à un public, opérer un choix judicieux en terme d’instrumentales etc. Autant de qualités qui me permettent de faire de chacun des sons que j’écris un hit potentiel.

SwaggaFrenchy: Pourquoi avoir choisi les Etats-Unis pour exercer ?

Shirazi: Les États-Unis sont en quelque sorte la résultante d’un incroyable périple. Cette aventure a débutée il y a plusieurs années au Bénin, avant de se poursuivre au Ghana, en Afrique du Sud, en Grande-Bretagne, en France etc. On peut dire que le hasard fait parfois bien les choses, puisque les States sont la référence mondiale, s’agissant de l’industrie du disque. Et puis, qui sait, les États-Unis ne sont peut-être qu’une énième étape.

SHIRAZI : Un Auteur Francophone chez les Américains

SwaggaFrenchy: Comment se déroulent généralement vos sessions studios ?

Shirazi: La plupart du temps, mon équipe de management me met en studio avec un producteur, ou un artiste; souvent les deux. Admettons que le producteur X, l’artiste Y, et moi, sommes en studio. L’artiste Y prépare son album et fait appel à mes services via mon équipe de management. Tous les trois essayons de nous entendre sur un thème ou une idée de départ et essayons de le mener à bien. Si tel n’est pas le cas, c’est mon rôle de faire des propositions, voire décanter la situation. Il faut coûte que coûte quitter le studio en obtenant une avancée.

SwaggaFrenchy: Une fois que le titre est fini et que se passe t-il ?

Shirazi: Une fois que l’on s’est assuré que tout le monde est satisfait du titre, l’artiste enregistre une démo que son équipe de management avalisera ou non. Si lors du processus final l’artiste estime que le titre concocté ensemble a sa place sur son projet, mission accomplie.

SwaggaFrenchy: Avec quel genres d’artistes vous sentez-vous le plus à ton aise ?

Shirazi: A vrai dire, la capacité d’adaptation est l’un des atouts majeurs du songwriter. Dans mon cas, le fait de pouvoir écrire tous types de chansons me laisse plus de latitude en terme de créativité. Je viens du milieu rap, mais de par mon vécu, mes expériences, mais aussi mon ouverture musicale, je suis en mesure de passer de la pop à la musique country sans trop de difficulté. Je suis capable d’écrire une chanson peu importe le registre.

SHIRAZI : Un Auteur Francophone chez les Américains

SwaggaFrenchy: Qu’est-ce-qui vous paraît le plus important: Avoir une bonne mélodie ou des lyrics irréprochables ?

Shirazi: Difficile de répondre à cette question, dans la mesure où ces deux éléments font généralement partie des critères permettant d’évaluer la ‘qualité’ d’un morceau. Mélodie, lyrics, musique, mais aussi et surtout interprétation, car sans une interprétation convaincante, le titre arrive sur le marché avec un atout (non négligeable) en moins.

SwaggaFrenchy: De plus en plus de songwriters se transforment en artistes chemin faisant. Qu’en pensez-vous ?

Shirazi: En chaque songwriter sommeille l’âme d’un artiste. Malheureusement, il en est de très inspirés qui n’arrivent pas à matérialiser les concepts qui leur traversent le cerveau. Ceux qui y parviennent le font savoir. En vérité, ils sont peu nombreux. Les artistes qui embrassent la carrière de songwriter, avec chacun leur raison, sont beaucoup plus nombreux, je pense.

SwaggaFrenchy: L’année tire vers sa fin, quel bilan tirez-vous de 2010 ?

Shirazi: Ce fut une année riche en rebondissements et en rencontres. De ma longue aventure, jusque ma signature avec EMI, ainsi que mes premiers placements. 2010 est une année importante dans ma vie, mais je pense déjà au cycle 2011, et à tous les albums potentiels sur lesquels il me faut me positionner. Il faut constamment être sur le coup, les places coûtent chers…ce n’est surtout pas le moment de s’endormir.

SwaggaFrenchy: Justement, en parlant de placements. A quoi faites-vous allusion ?

Shirazi: Sharice Style, ‘Pull The Plug’, et Twista, ‘Cocaine’. Dans le cadre du 1er titre, je suis en co-écriture avec Sharice, qui à la base est une songwriter. La prod sur laquelle l’on a travaillé est de ’7 Aurelius’. J’ai trouvé le concept, les mélodies, et l’on a travaillé ensemble sur les paroles. Concernant le titre ‘Cocaine’ de Twista, cela s’est passé autrement. Le producteur de Miami ‘StreetRunner’ m’a envoyé cette prod sur laquelle il ne trouvait personne pour écrire. Quelques jours après, pour ne pas dire le jour suivant, je lui ai fait parvenir un ‘yaourt’ du refrain et il a tout de suite adoré. De là, il nous a fallu trouver l’artiste adéquat. Nous pensions à Lil Wayne, avec qui StreetRunner bosse énormément, mais Twista a été le plus réactif.

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