Avec cette
nouvelle mission pour les Bloom,
Undercovers franchit une limite, la limite qui sépare pour moi les show médiocres et les
guilty-pleasure. Désormais, je peux donc officiellement
annoncer que la série est mon
guilty-pleasure de cet automne. Pourquoi la considérer comme tel seulement maintenant et pas plus tôt? Tout simplement parce que jusque-là, malgré les
apparences, l'écriture semblait encore soumise à certaines contraintes dont notamment un souci de minimum de crédibilité. Mais ce temps semble révolu.
Undercovers se permet maintenant
d'envoyer ses protagonistes en Toscane chercher un tableau contenant le code d'une arme mortelle vendue par un chimiste australien. Un scénario absolument invraisemblable, qu'on pourrait croire
être le résultat d'un jeu de cadavre exquis entres les auteurs. Le tout est par ailleurs rempli de twists poussifs et abracadabrants qu'on voit venir à des kilomètres. Et c'est bien ce qui fait
de cet épisode, un épisode de parfait
guilty-pleasure. On sait pertinemment que pris comme ça, sur le papier, ce n'est absolument pas bon. Mais à l'écran, quand l'abandon de toute idée
de réalisme devient flagrant et que l'écriture se décomplexe clairement, on comprend que les scénaristes ont réellement envie de s'amuser avec leur show. Et il est alors difficile de ne pas se
laisser prendre au jeu.
Une écriture
plus décomplexée, ça n'excuse néanmoins pas tout. Faire appel à un double
british de Leo Nash comme temporaire rôle secondaire, c'était pas forcément très bien trouvé. J'aurais à la
limite préféré qu'on fasse revenir Leo pour de bon. Bon au moins, le passage de cet agent du MI-6 aura permis de faire bouger les choses concernant l'intrigue du pacte de Sam et Steven. Oh ce ne
sont que des avancées très légères qui ne servent qu'à apprendre une chose au final: comment les deux tourtereaux se sont rencontrés. C'est surtout là pour assurer un minimum de déballage de bons
sentiments au final. Mais dans un show typiquement fait pour servir du pur stand-alone, c'est toujours ça de pris. L'histoire de quelques minutes, j'ai aussi vraiment commencé à croire qu'on
allait nous proposer une autre intrigue feuilletonnante avec la petite romance Hoyt/Tessa... mais c'était avant qu'on suggère de façon si grossière que ça en devenait comique que Tessa faisait
partie des méchants. Quelque part, c'est pas plus mal je crois. Pour le romantisme, on a déjà les Bloom. Et puis c'était intéressant de voir le pauvre Hoyt confronté à une petite désillusion. ça
lui a d'ailleurs permis de gagner en charisme. En tout cas, pour ce qui est de l'humour, on peut également compter sur lui. Ses discussions avec Steven sont d'ailleurs de plus en plus
savoureuses. Je retiens notamment cet échange: Hoyt:
Wherever we lay our hats, that's our home. Steven:
What? Hoyt:
Sorry, I've been listening to a lot of Motown
lately.
En conclusion, le show s'encombre de moins en moins de détails réalistes et privilégie le grand spectacle. Ce que plus que jamais je prends plaisir
à suivre ... même si je m'en sens de plus en plus coupable.