Ami d'enfance.
Bien sûr, l'édition, ce n'est pas toujours ça. Pourtant ça existe, le vrai travail de l'auteur AVEC l'éditeur, la confiance...on ne sait pas ce qu'on écrit, non.On maîtrise le livre, oui. Ou pas. Mais un livre n'est rien tout seul: on peut enfermer un délicieux gâteau dans un coffre-fort: il pourrira, c'est tout. Pour que le livre devienne offrande, il faut le revoir, le modifier, le comprendre, devenir son ami d'enfance... quitre à lui faire des vacheries, à le renier, c'est pas beau!
Auto-autodafé.
Car il y a tant d'auteurs qui ne comprennent pas leurs livres, qui ne savent pas les lire! Qui ne savent pas devenir leur propre reflet et leur miroir lui-même! il faut un vrai ego que l'on doit construire solidement afin d'être apte à aimer,... à donner, à comprendre l'autre, le lecteur, fût-il imaginaire, autant que soi. Se comprendre, se relire, s'imaginer. Se réincorporer son propre écrit. Vachement, parfois. Avec une idée, de temps en temps, dauto-autodafé: tout brûler, et même le reste!
Ca démange!
L'éditeur permet cette compréhension. Ca commence par le rituel de la lecture intégrale à haute voix, alternée, chant amébée parfois cruel. Et ça donne des négociations âpres, des querelles de points et de virgules, des arguties de marchands de tapis, de franches rigolades, des marchandages sordides, des colères... Ca fait aussi partie de la passion d'écrire, comme de celle d'éditer. Après, y a le marché: vivre pour écrire, vivre d'écrire! MANGER, ça démange!
Envoi: A Pierre Ajame, chez Laffont, André Balland , Philippe Olivier et à quelques autres m'ont donné ces joies, cette vie... Ego, scriptor! sum!