Ferdinand Schmatz, Autrichien né le 3 février 1953, vit à Vienne où il est chargé de cours à la Haute Ecole des Arts Appliqués. Lecteur à Tokyo quelques années, il publie aussi des essais sur l’art contemporain, édite la poésie posthume de Reinhard Priessnitz et écrit parfois des œuvres en commun avec un autre avant-gardiste, Franz Josef Czernin. Ferdinand Schmatz opère une restructuration de la perception influencée par l’art moderne, dans des livres qui suivent chacun un dispositif conceptuel : l’interaction entre un nuage et une horloge dans die wolke und die uhr, un sérialime sur des aliments divers dans speise, la polysémie de la « jungle » dans dschungel. allfach, une comparaison entre deux villes dans tokyo, echo, les métaphores sur le cours du Danube dans quellen. Il déstabilise le langage pour atteindre une conscience réflexive attentive aux mots qui animent nos conceptions. Son livre das grosse babel,n („le grand babel,il“) chez l’éditeur Haymon, en 1999, est une repoétisation de certains textes-clés de la Bible (la Genèse, les Psaumes…) où il tente peut-être d’en retrouver un chant rythmé pour une époque contemporaine désacralisée. Dans une expérimentation foisonnante et ludique, il cherche des correspondances entre l’origine mythique de notre conscience et le développement de la charnière pensée-langage. Le verbe, ou plutôt la parole ou même le langage qui traverse le monde et les humains y est la force créatrice.
Bibliographie sélective :
der (ge)dichte lauf, Edition Neue Texte 1981
die wolke und die uhr, Edition Neue Texte 1986
speise gedichte, Droschl 1992
dschungel. allfach, Haymon 1996
das große babel,n , Haymon 1999
Portierisch, Haymon 2001 (roman)
tokyo, echo , Haymon 2004
Durchleuchtung, Haymon 2007 (roman)
quellen, Haymon 2010
Traductions en français :
- dans Le Nouveau Commerce n°78 et n° 88, par François Mathieu
- dans Europe n° 866, par François Mathieu (ce numéro sur la littérature autrichienne contemporaine contient aussi une courte étude sur F.Schmatz par Jacques Lajarrige pp 196-198)
Sitographie :
- deux poèmes à écouter lus par Ferdinand Schmatz en allemand au cipM de Marseille avec les traductions lues par Jean-Jacques Viton :
- un poème et une interview de Ferdinand Schmatz sur son rapport à Wittgenstein, traduits en français par Christine Lecerf
Jean-René Lassalle