La petite ville de Grignan (Drôme) est connue pour son château embelli aux XVIe et XVIIe siècles, où se rendait la marquise de Sévigné pour retrouver sa fille, épouse du seigneur des lieux.
Le cimetière renferme une stèle de tailleur de pierre qui était vraisemblablement un compagnon. Un médaillon renferme une équerre et un compas entrecroisés, entre lesquels sont placés horizontalement un ciseau et et verticalement une massette. Le style de cet emblème et de la croix qui le surmonte permet de dater cette tombe entre la fin du XIXe siècle et le premier tiers du XXe.
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Une plaque, qui pourrait avoir été apposée postérieurement à la pose du monument funéraire, indique qu'il s'agit de la sépulture de la "Famille Gaston Verdier". S'agissait-il de l'un des derniers compagnons tailleurs de pierre Étranger, comme pourrait l'indiquer la position inférieure du compas, pointes en haut. Mais cela peut aussi évoquer le "renversement" dû à la mort, comme on le constate sur d'autres tombes compagnonniques de diverses corporations.
La Drôme était un département, comme l'Ardèche et les régions lyonnaise et alpine, où les compagnons tailleurs de pierre Étrangers (rite de Salomon), étaient exclusivement représentés. Mais il dut exister dans ces zones des dissidents des Étrangers (les compagnons de l'Union et les Violets) et de petites sociétés de tailleurs de pierre aux franges des Devoirs. Les sociétaires de l'Union des travailleurs du tour de France, qui comptaient aussi dans leurs rangs des tailleurs de pierre, ont longtemps usé d'une emblématique analogue à celle des compagnonnages dont ils sont en partie issus. Reste aussi la possibilité que Gaston Verdier ait été un compagnon de l'Union Compagnonnique.
Un visiteur du site connaissant bien le passé de Grignan pourrait-il nous apporter des précisions d'état civil sur Gaston Verdier et tenter de savoir s'il s'agissait bien d'un compagnon ?
L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)