Bande dessinée - ~ 150 pages
Editions L'Association - 2000
Guy Delisle, animateur dans l'industrie du dessin animé, part en Chine et découvre une vie urbaine différente, en éprouvant les difficultés liées à la barrière de la langue et à la solitude dans laquelle il se retrouve plongé, d'hôtel en restaurant. Ses chroniques de voyage réservent beaucoup d'humour et un regard extérieur sur un pays surprenant.
Après avoir lu Pyongyang du même auteur, j'ai retrouvé Guy Delisle en mission pour trois mois en Asie, cette fois en Chine. Avec un peu moins d'émerveillement je dois le dire, qu'à la lecture de Pyongyang. Il est vrai que la valeur documentaire de ce dernier est indéniable, la Corée du Nord étant rarement relatée, et que son évolution y est plus intéressante, pour le narrateur comme pour celui qui le lit. Dans Shenzhen, il s'agit essentiellement du sentiment de solitude et de frustation qui atteint tout voyageur ou expatrié se retrouvant à vivre un temps dans des milieux réservés en regrettant de passer à côté de la véritable vie locale, en ne parvenant pas à nouer de réelles relations avec cette population qui reste inaccessible. Ce sentiment de manque, ce décalage, est extrêmement bien rendu.
En revanche, je comprend Laurent qui a été par moment un peu irrité de certaines phrases qui laissent transparaître un esprit un peu colonial, supérieur face à l'autre culture. J'ai un peu tiqué en lisant "nos amis les Chinois" avec ce ton ironique, également "on se dit que ça devrait pas leur poser de problème de dessiner des yeux en amandes" ou encore "... la caricature même du Chinois. Le pauvre..."