Vu sur dvd, mon 980ème film de la liste des 1001 films de Schneider
Chronique d'un été. Paris 1960, film français réalisé en 1961 par Jean Rouch et Edgar Morin
On dit que ce film est l'acte de naissance du cinéma-vérité. Mais, en fait, des réalisateurs de l'Office National du film (Canada) écumait déjà dans ces eaux-là depuis le milieu des années 50. Ce n'est pas un hasard si l'on retrouve à la caméra, Michel Brault, un des pionniers du cinéma-vérité québécois; à ce titre, voir le merveilleux Les raquetteurs (vous pouvez le visionner) tourné en extérieur, en son direct, caméra à l'épaule, lors d'un festival de raquettes à neige à Sherbrooke, à l'est de Montréal, en 1958.« «Il faut le dire, tout ce que nous avons fait en France dans le domaine du cinéma-vérité vient de l'ONF (Canada). C'est Brault qui a apporté une technique nouvelle de tournage que nous ne connaissions pas et que nous copions tous depuis. D'ailleurs, vraiment, on a la "brauchite", ça, c'est sûr; même les gens qui considèrent que Brault est un emmerdeur ou qui étaient jaloux sont forcés de le reconnaître . » Jean Rouch, Juin 1963 Cahiers du Cinéma No.144.Dans ce film, en dents de scie, il y a du bon et du moins bon. Parmi les meilleures séquences, celle que j'affectionne au plus haut point, Marceline Loridan (en fait Rosenberg) qui nous raconte, en traversant tout bonnement la Place de la Concorde, son séjour au camp de Birkenau. J'aime bien aussi la discussion autour de la guerre d'Algérie durant laquelle l'un des participants dit que le cinéma français devra revenir faire l'autocritique de la France lorsque cette sale guerre sera terminée (ce qui n'est pas encore vraiment fait, 50 ans après).