L’exposition Move choreographing you à la Hayward Gallery à Londres (jusqu’au 9 janvier)* affiche comme ambition l’exploration des interactions entre art et danse depuis la fin des années 1950. Disons d’emblée que, malgré l’intérêt d’un bon nombre de pièces présentées, le but de l’exposition est loin d’être atteint, le tableau est loin d’être suffisant, la problématique n’est pas vraiment articulée, et on se retrouve avec trop de pièces interactives amusantes, plus quelques autres dont on se demande ce qu’elles font là (comme la vidéo sur sept ou huit écrans d’isaac Julien, dont la seule dimension chorégraphique semble être de contraindre le spectateur à circuler pour voir tous les écrans : Doug Aitken est bien meilleur dans ce registre). Il est sans doute symptomatique qu’une des pièces présentées soit une des installations de Robert Morris à la Tate en 1971, telle qu’elle fut reproduite en 2009 : aseptisée, amusante en famille, ayant perdu sa dimension conceptuelle.
Mais cette exposition assez décevante (on est très loin de l’exposition sur le théâtre et la scène au MACBA, par exemple, cent fois plus réfléchie) se rachète (et mérite la visite) à cause de la richesse documentaire de sa section Archives, en libre accès, où on peut voir près de deux cents danses et de performances, arrangées thématiquement, par période, par artiste, etc. C’est une bibliothèque remarquable et il faut espérer qu’elle restera accessible par la suite.
* L’exposition ira ensuite à Munich (février à mai) puis à Düsseldorf (juillet à septembre)
Photos de l’auteur. Bruce Nauman étant représenté par l’ADAGP, la photo de son oeuvre sera retirée du blog à la fin de l’exposition à Düsseldorf.