La précarité se montre sous toutes ses formes et nous assistons actuellement à une forte augmentation de la précarité énergétique qui va encore s'amplifier avec l'augmentation, pour la deuxième fois en moins de 6 mois, des tarifs de l'électricité.
Cette augmentation est justifiée par EDF, et surtout par le gouvernement qui est le décisionnaire, par la forte augmentation des coûts de rachats de l'électricité photovoltaïque qui viendraient "plomber" les comptes d'EDF.
C'est une présentation assez malhonnête de la situation car, même si le volume d'électricité photovoltaïque produit, et encouragé par la Grenelle de l'environnement, a considérablement augmenté depuis deux ans, celui-ci reste malheureusement encore négligeable dans le bouquet énergétique français.
La précarité énergétique se montre sous toutes ses formes : impossible de remplir sa cuve de fioul car les prix ont explosé, coupure d'électricité et de gaz pour se chauffer.
Tout l'enjeu pour l'Etat aurait été de maîtriser l'énergie qui est un enjeu important pour le pays. Au lieu de cela, l'Etat s'engouffre dans la dérégulation de l'énergie et tous les exemples le montrent, cette dérégulation s'accompagne systématiquement d'une augmentation des tarifs.
Ce sont donc les clients, donc nous, qui payons les frais de la politique menée et les plus fragiles, qui ne peuvent isoler leur logement et qui n'ont pas les moyens d'investir dans des solutions performantes sont une fois de plus pénalisés.
Le système de précarité commence sournoisement : on se chauffe un peu moins d'année en année et à la fin plus du tout.
Plusieurs décisions de la prochaine loi de finance vont amplifier l'augmentation de la précarité : la diminution des crédits d'impôt pour l'isolation, les augmentations des tarifs de gaz, de l'électricité...
Pourtant, des solutions existent : l'habitat est le premier secteur d'émission de gaz à effet de serre et de consommation d'énergie. Il est aussi un secteur qui est générateur d'emplois non délocalisables. Des solutions existent, d'autres, notamment pour l'habitat ancien sont encore à inventer.
Si le grand emprunt a un sens, il faudrait alors soutenir fortement la recherche de solution d'isolation de faible épaisseur et développer l'industrie et l'artisanat dans la rénovation de l'habitat ancien dont le taux de renouvellement est faible.
Ainsi, deux objectifs seraient atteints : la création d'activité économique et le recul de la précarité énergétique par la moindre consommation d'énergie (il est possible dans de nombreux cas de diviser par 5 la consommation énergétique !).
Dans l'agglomération tourangelle, nous avons bien compris cet enjeu et c'est la raison pour laquelle nous avons travaillé, à Tours plus, à la création d'une Agence Locale de l'Energie (ALE), dont une des quatre missions principales est justement de travailler sur la précarité énergétique.
Ainsi, cette ALE, regroupant également le point Info-énergie, peut apporter aussi bien aux particuliers qu'aux organismes sociaux et aux collectivité, une aide importante.