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Tu entres, les yeux encore tout embués de ce sommeil trop tôt lâché.
Tu caches encore un peu ton visage derrière le chiffon doudou très doux.
Tu titubes encore un peu, te précipites vers mes bras qui s’ouvrent.
Et chaque matin commence par ce rituel.
Tendre moment volé au temps qui passe.
Tu restes là, blotti.
Et nous humons à l’unisson cet instant fragile d’humanité.
*
C’est une si belle corolle
De fleur ouverte dans le petit matin frileux
Mots prononcés et sitôt partagés
Si vite envolés et déjà vrillés en cœurs ouverts
*
Nous sommes enfants
Nous sommes fleurs
Nous tendons nos paupières
Aux gouttes translucides
D’une rosée de bonheur
.
Nos mains happent si souvent le vide
Avant de se refermer sur ce trésor
.
Nous sommes si vrais et si nus
Dans cet instant de grâce
En équilibre sur un fil invisible
.
Le balancier des poèmes
Bascule un moment
Dans les projecteurs de l’aurore
.
Nous attendons
Dans un soupir
Que cessent les occasions de tourments
.
Manosque, 7 octobre 2010
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