C’est à la fois un lieu et une expérience fabuleuse, de type fouriériste. Le Familistère de Guise est la seule utopie sociale qui ait vraiment réussi et duré plus d’un siècle. En 1846, l’ingénieur et industriel Jean-Baptiste Godin a créé à Guise l'entreprise de fabrication des poêles en fonte qui porte encore son nom aujourd’hui. A partir de 1860, il lance la construction, à proximité de l’usine, d'un ensemble de bâtiments : le "palais social", d'abord, où vont venir vivre les employés de l'usine qui le désirent, puis des magasins, une piscine-buanderie, un théâtre, des écoles, une pouponnière (c'est-à-dire une crèche, ce qui est en soi révolutionnaire pour l’époque), des jardins d’agrément... C'est cet ensemble de bâtiments, usine comprise, qui constitue le Familistère de Guise.
J'ai découvert le Familistère un 1er mai. Dès le début de l'expérience familistérienne, deux temps forts rythmaient chaque année la vie de la communauté : la fête de l’enfance et celle du travail. Je crois que c’est le premier endroit au monde où le travail a été célébré de cette façon.
Propos recueillis par Manuel F. Picaud en octobre 2010
Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation préalable
Photo de Régis Hautière et David François au Familistère de Guise © Manuel F. Picaud / Auracan.com
Croquis de la scène du 1er mai - page 98 de l'album de Briques et de Sang © Régis Hautière et David François / KSTR
Photos du Familistère et d'un Poêle Godin © Manuel F. Picaud / Auracan.com
Remerciements à Kathy Degreef – éditions Casterman