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Nous avons déjà vu ensemble un autre loup-garou télévisé , celui de la série Werewolf de 1987. En 1990, il reste encore un peu d’écume sur la vague fantastique pour faire mousser un nouveau projet. Pas assez quand même pour investir les yeux fermés et si l’action s’annonce dès le titre loin des U.S.A., c’est avant tout par souci d’économie et de coproduction. Avec des financements britanniques, le tournage des premiers épisodes démarre donc à Bristol et Bath. Le sujet, que vous avez déjà deviné, c’est l’histoire d’une jeune fille qui va être mordue. D’abord, elle en pince… pour son (jeune) professeur de Mythologie qui est charmant mais pas assez malin pour éviter d’emmener sa copine camper dans les bois une nuit de pleine lune. À partir de là, le concept se décline un peu comme celui la récente série Supernatural : le couple enquête sur des phénomènes paranormaux et cherche le remède à la malédiction de Randi (c’est le nom de la garoute). Il y a eu un film de 1946 qui portait le même titre, mais il n’y a rien de commun avec la série.Moi, personnellement, je pense qu’on perd les deux tiers des téléspectateurs avant la fin d’un générique comme celui ci-dessous :
Ça n’a pas du tout marché, mais alors pas du tout. En cours de route, les providentiels coproducteurs se retirent (ou s’enfuient) et dans un caprice déraisonnable, le concept est transposé à Los Angeles où le couple vient s’installer. Pour faire genre on change le titre (Love and Curses), pour faire style on change le background des personnages et pour faire des économies on coupe à ras quelques chandelles. Et ce qui doit arriver arrive : la série est finalement pliée après six épisodes Californiens. C’est dommage, parce qu’avec un concept de départ tout simple et donc tout bon, la série se développe sur un créneau comédie romantique qui pourrait fonctionner. Seulement, pour mélanger les genres sans faire de bavures, il faut de bons scripts bien dialogués, parsemés de références pertinentes ou amusantes, un arc dramatique même minimum qui casse la répétition d’épisodes qui n’ont souvent rien à voir les uns avec les autres. Toute la chimie nécessaire est là, mais il n’y a jamais l’étincelle qui fait flamboyer le tout. Il y a de bonnes choses, mais trop éparses. Certains voient dans ce programme les fondations du futur succès de Buffy the Vampire Slayer (1997), mais ça me semble un peu téméraire. D’autres racontent que She-Wolf of London serait l’équivalent britannique de The Incredible Hulk, mais je ne comprends carrément pas pourquoi (il y a quinze ans d’écart entre les séries et aucune similitude).La demi-louve, c’est Kate Hodge (vue par la suite dans quelques séries et notamment Level 9) et son amant le charmant de zombies c’est Neil Dickson qui est Anglais et qui a aussi doublé quelques personnages de dessins animés. Dans le reste de la distribution (qui apparaissent dans seulement quelques épisodes) on remarque surtout les acteurs britanniques : Dorothea Phillips, Arthur Cox ou Sally Faulkner et le Polonais Pavel Douglas.La série a toutefois laissé de bons souvenirs à de nombreux téléspectateurs qui l’ont regardé étant adolescents et ont profité des quelques scènes un peu dénudées que les scénaristes anglais avaient introduit dans les scripts. Pour les nostalgiques des frissons pubères, la série a été éditée en DVD par Universal Studios Home Entertainment.J.B.VN:F [1.9.6_1107]