Le ParK, de Bruce Bégout

Le ParK, c’est un parc d’attraction. S’agit-il de s’y distraire ? De s’amuser ? Une sorte de Disneyland de l’horreur ? Mais il n’y a pas que de l’horreur. C’est le paroxysme de l’enfermement. S’y côtoient l’hôtel de luxe et les camps de la mort, dans le même espace. C’est un parc réservé à quelques privilégiés, parce qu’une île au large de Bornéo, à plus forte raison si c'est «une île-monde», doit être un privilège.

Bruce Bégout, auteur de La découverte du quotidien, nous embarque dans ce petit livre pour un séjour extraordinaire où j’ai eu la sensation de retrouver Orwell (1984) et Kafka (La colonie pénitentiaire). D’être pris dans un monde ressemblant étrangement au nôtre, sans autre issue que lui-même. J’y suis lecteur d’un rapport qui se présente comme objectif, spectateur d’un documentaire, et, quel que soit le sentiment que j’éprouve, je n’y changerai rien. Et « mes compagnons se taisent en scrutant le fond de leur verre ».