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Creil-Montataire : Graves menaces sur l'emploi

Publié le 30 octobre 2010 par Jplegrand

Communiqué de la CGT de l'entreprise Goss International - Montataire

Goss International Montataire (Oise)

Propriété de la République Populaire de Chine

 

Les représentants du personnel et les 623 salariés de la société Goss International Montataire

font face depuis plusieurs mois à un chantage au dépôt de bilan s’ils n’acceptent pas sans

sourciller le plan de licenciements que leur impose leur actionnaire: Le gouvernement de la

province de Shanghai (République Populaire de Chine). La menace de cessation de paiements

est une décision politique parce qu’elle relève directement de l’autorité de tutelle qui rapporte

au premier ministre de la province.

La société Goss International Montataire est en effet la propriété de la province de Shanghai

depuis septembre 2009. La société est contrôlée pour le compte de celui-ci par le groupe

Shanghai Electric. Ce dernier, partenaire des plus grands groupes industriels français de

l’Energie comme Areva, Schneider, Alsthom, pèse près de 9 milliards de $ de chiffre d’affaires.

Il dispose d’une situation financière très solide avec une trésorerie de 2,6 milliards de $.

Après un premier plan de licenciements de 120 personnes invalidé pour non-conformité avec la

loi par le tribunal de Senlis le 9 février 2010, un projet de transfert des brevets avorté en juin

2010, Shanghai Electric revient à la charge fin septembre 2010 avec un plan de 311

licenciements mais cette fois avec la menace de déposer le bilan si les représentants du

personnel ne se plient pas très vite à ses volontés.

Pour contourner les règles du droit social et le contrôle du juge civil, Shanghai Electric décide

d’instrumentaliser le tribunal de commerce et les procédures collectives pour accélérer la

restructuration du site. Dès la fin du mois de février 2010,

Shanghai Electric a décidé de recourir à un Mandataire Ad Hoc,

ce qu’il fera fin juin, pour l’aider à restructurer vite et sans

discussions. Le mandataire ad hoc n’a pas reçu pour mission

d’aider la direction à trouver des accords avec les créanciers et à

résoudre des problèmes financiers. Et pour cause : le

financement de l’activité de la société et du plan de

licenciements est en effet déjà assuré par Shanghai Electric.

Le mandataire ad hoc censé agir dans le secret interpelle aux

côtés de la direction les salariés épuisés moralement au cours de réunions publiques qu’il fait

convoquer en leur proposant de partir vite avec des primes sans quoi ils seront licenciés dans

le cadre d’une procédure de dépôt de bilan et sans primes.

Shanghai Electric refuse toute discussion sur le fond avec les représentants du personnel et

toute expertise de son plan. La société a été par exemple condamnée le 1 er

octobre 2010 par le Tribunal de Senlis à communiquer au Cabinet d’expertise Syndex des documents sur la situation actuelle et prévisionnelle de l’entreprise, celles du groupe Shanghai Electric et les

intentions stratégiques du gouvernement de Shanghai. La société n’a toujours pas exécuté le

jugement.

C’est dans un climat de peur et de menaces que vivent depuis des mois les 623 salariés et les

représentants du personnel du site.

Nous demanderons aux pouvoirs publics et au gouvernement d’intervenir auprès de

l’ambassade de Chine et auprès du Président chinois, M. Hu Jintao, qui est attendu à Paris

début novembre pour sa deuxième visite d'Etat en France afin de faire cesser ce chantage

inacceptable du gouvernement de la province de Shanghai et pour qu’enfin nous puissions

engager une négociation sincère, loyale et transparente sur la situation du site, son avenir et

celui de nos emplois.

La Chine et la province de Shanghai disposent de moyens financiers très

 importants. Nous attendons qu’ils agissent en investisseurs socialement responsables.


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