I saw you this morning.
You were moving so fast.
Can't seem to loosen my grip
On the past.
And I miss you so much.
There's no one in sight.
And we're still making love
In My Secret Life.
[…]
La vie secrète ? Plusieurs auteurs ont utilisé ce terme comme titre de leur biographie pour attirer le lecteur vers des révélations plus ou moins torrides ou croustillantes.
Ce n’est pas du tout ainsi que l’entend Léonard Cohen, qui évoque l’être fidèle, sincère, pur et bon que nous voudrions trouver au fond de nous-même. Léonard Cohen a souvent mi en scène la dure confrontation entre nos aspirations et la réalité de notre être, avec ses peurs, ses compromissions, et ses bassesses. Ici, il souligne notre idéal intérieur, que la vie en société nous force peu ou prou à cacher : il faut hurler avec les loups, tourner avec le vent, dissimuler ses sentiments, faire allégeance aux puissants, et faire mine de croire ce qu’impose la pensée unique ou dominante.
Cette chanson (de Léonard Cohen et Sharon Robinson) fait l’objet d’une analyse très systématique et pertinente par Anja Emmerson, et mes bavardages sont donc superflus. Je me contenterai de souligner la façon dont la mélodie lancinante et la voix très grave de Léonard Cohen mettent en exergue la profonde sincérité du texte. D’autres chanteurs ou chanteuses dont Katie Melua, ont repris cette chanson, en fonction de leur propre personnalité, mais l’effet est toujours remarquable.
Dans ma Vie Secrète
Je t’ai vue ce matin,
Tu étais si pressée
Malgré moi, je me retiens
Au passé
Tu me manques toujours
J(e)' n’ai personne en tête
Nous f(ai)'sons toujours l’amour
Dans ma vie secrète
Sourire bien qu’en colère
Tricher et mentir
Je fais tout ce qu’il faut faire
Pour tenir
Mais je sais distinguer
Bien et mal dans ma tête
Dans ma vie secrète
Tiens bon, tiens bon, toi, mon frère
Toi ma sœur, tiens-toi prête
J’ai enfin reçu mes ordres, hier
D(e)’ marcher la matinée entière
Et la nuit complète
Et franchir les frontières
De ma vie secrète
Lire les informations
Te tirerait des pleurs
Les gens se moquent bien que l’on
Vive ou meure
Et le vendeur veut que tu penses
Que c’est blanc ou noir. En fait,
Dieu merci, il y a des nuances
Dans ma vie secrète
Je serre les dents
J’achète ce qu’on veut
Du dernier tube dans l’ vent
A la sagesse des vieux
Mais je reste isolé
De froid, mon cœur s’arrête
C’est bondé, c’est gelé
Dans ma vie secrète
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)