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Mais aujourd’hui il cherche justement à se faire un nom au-delà des frontières de son pays natal. Le musicien trentenaire aime les challenges risqués : au moment d’entrer dans le studio de Maikano, producteur emblématique de la musique d’Afrique de l’Ouest momentanément installé dans la capitale malienne, Abou décide de créer sur place les morceaux, à l’exception de Toro, qu’il avait appris au village aux côté de sa mère.
La méthode inquiète tout le monde, de l’ingé son aux musiciens, d’autant que l’équipe doit jouer en live, c’est-à-dire ensemble ! L’ancien élève de Vieux Kanté, qui rend d’ailleurs hommage à son maître en lui dédiant l’une des chansons, sait qu’il trouvera les mots lorsque ses mains passeront d’une corde à l’autre sur le kamale ngoni, son instrument de prédilection.
La route d’Abidjan à Bamako, trajet qu’il a mis quatre mois à parcourir à pied, a fait d’Abou un redoutable ngonifola (joueur de ngoni). De rencontre en rencontre, il a parfait son apprentissage. Chaque fois qu’il découvre un genre musical, comme le reggae, il cherche à transposer les notes, le jeu, rajoute au besoin des cordes à son instrument. Tout cela s’entend au cours des 38 minutes que dure An Ka Belebele, même si la médiocrité du son dessert forcément l’artiste et freine l’enthousiasme qu’il pourrait susciter. Presqu’une source de frustration.