Que la Banque Postale, établissement financier pourtant contrôlé par l’Etat, sponsorise une telle incitation à la débauche du populo relève indiscutablement du scandale.
Que les ligues de vertus prohibitionnistes, que les sectes bien pensantes, que les cohortes de mous du jonc et de mal baisées qui s’apprêtent à nous interdire de fumer chez nous, même du tabac, ne soient pas parvenues à l’interdire ou a obliger ses organisateurs à changer son nom en « Route des Boissons Malsaines à Consommer avec Modération et à Interdire de Préférence » est un mystère. Un mystère réconfortant comme le p’tit verre de rhum des condamnés à mort du temps de la guillotine, mais un mystère quand même.
Faut-il y voir un geste en direction de nos concitoyens antillais façon discrimination alcoolique positive ?
Est-ce le signe de la puissance du lobby des marchands de ti-punch plus enclins à empoisonner notre belle d’jeunesse pour se remplir les poches qu’à éduquer les masses populaires ?
A moins qu’il ne s’agisse plus prosaïquement d’une exception motivée par un coupable accès de patriotisme éthylique, du genre qui voudrait qu’il soit préférable pour les finances publiques que Josette et Marcel se mettent minables au rhum bien d’chez nous plutôt qu’au Jack Daniel’s ou au whiskey irlandais.
Nous invitons tous nos lecteurs à nous y rejoindre pour entonner en chœur, à cette occasion et le godet de tafia à la main cet hymne séditieux :
C'est dans la pipe qu'on met l'tabac.
Oula ! Oula !
C'est dans la pipe qu'on met l'tabac.
Oula ! Oulala !
Pare à virer, les gars faut déhaler.
On s'repos'ra quand on arriv'ra
Dans le port de Tacoma.
C'est dans l’gosier qu'on met l'tafia.
Oula ! Oula !
C'est dans l’gosier qu'on met l'tafia.
Oula ! Oulala !...