Saw VI. (réalisé par Kévin Greutert)
Viande avariée.
Eh oui, je n'ai pu résisté à cette vanne grossière... Que les fans de cette série nanardisante me torturent s'ils le souhaitent, qu'ils me fassent subir un jeu de Jigsaw s'ils le veulent, je m'en tamponne! De toute façon, cela ne peut être pire que le visionnage de cette bouse prétentieuse.
Le film de trop? Hélas, la question ne se pose plus depuis longtemps, tant les scénaristes ont repoussé les limites de leur matériau d'origine. C'est qu'ils ne sont pas frileux. On avait deviné depuis un long moment le titre malheureux qui attendait ce sixième opus. Les blagues sur la charcuterie allait fuser d'autant que la boucherie que l'on voit à l'écran à chaque épisode, en plus du masque représentant une tête de cochon portent déjà en eux les stigmates de vannes foireuses. Mais pourtant, là ou d'autres distributeurs français avaient changé leur titre par peur de voir le film dénaturé (notamment le fameux Les dents de la mer II), ceux de Saw VI l'ont laissé tel quel. Le ridicule ne tue pas comme dit l'adage...
On va jouer à un jeu 3.6
Aux manettes de ce sixième opus, le monteur de la saga (comme si on confiait la réalisation au premier badaud venu), qui, s'il reste dans la verve du précédent, n'améliore en rien la réalisation. On nous présente ce film comme le testament final du Jigsaw. Il avait préparé un dernier plan machiavélique pour se venger d'un assureur qui a négligé l'importance de la vie humaine (enfin surtout de la sienne). Il devra donc à chaque salle choisir entre la vie de tel ou tel de ses collègues. Et c'est en voyant cela qu'on se dit que les scénaristes ne respectent même plus leur personnage. Le tueur est censé être un moraliste qui offre toujours une porte de sortie à ses proies. Pourtant dans cette intrigue, il y a forcément des morts qui étaient totalement innocents d'après les critères de Kramer. Les flashbacks sont toujours présents et tentent de critiquer le système de santé américain. Oui, vous avez bien lu! Un épisode de Saw avec un thème! C'est une révolution! Je plaisante, mais l'intention est louable. Malheureusement ce n'est pas suffisant du tout tant le propos est caricatural et prétentieux. Le film n'accepte jamais le ridicule de la saga présent jusque dans son titre et pense livrer un enseignement convenable. C'est peine perdue. Hoffman, lui, est toujours là, hélas... Une fois de plus, on revisite les opus passés pour le lier à l'histoire (ici avec Amanda). C'est vraiment lassant et peu intéressant. Le twist, est d'une platitude totale en plus d'être ridicule: Jigsaw se démène pour trouver des apprentis, les forme pour au final...demander leur mort par postier interposé. Peu cohérent. C'est d'autant plus dommage que cet opus est le plus réussi (ou le moins raté au choix) depuis le deux... Imaginez être dans une boucherie où vous avez le choix entre six morceaux de viande. A bien les observer, vous vous apercevez que le sixième n'est pas le plus beau morceau (loin de là) mais il semble plus tendre, plus facile à digérer qu'une bonne partie de ceux qui l'entourent. Alors soyons indulgents et savourons ce(tte) Saw VI, c'est à dire comme un film d'horreur de seconde zone que l'on déguste lorsque l'on a une petite faim..
Au final, la saga a pâtit de la platitude du cinquième opus (inintéressant au niveau scénario et horreur et même pas ridicule), si bien que ce sixième opus est celui qui a rapporté le moins d'argent. Les producteurs ont donc décidé de terminer avec un septième et dernier opus... en 3D.
Note: