Stage en journalisme international
Construire son paradis au milieu de la jungle
Dire au revoir à la routine, bâtir un havre de paix pour les voyageurs afin de partager sa vision des choses et vivre sans trop penser à demain. Sylvio Lamarre a choisi un parcours unique. Il ne sait pas où il terminera ses jours, mais le Vietnam est désormais sa terre d’accueil.
Martin Thiboutot Dossiers Journalisme, International, Journalisme international
Installé en Colombie-Britannique pendant plusieurs années, il part à la conquête de l’Asie du Sud-Est. Il débute par la Thaïlande en 1992 et dit adieu au froid: «J’ai décidé que plus jamais je ne passerai l’hiver au Canada», affirme-t-il sans regret. C’est d’abord en 1996 qu’il découvre les terres vierges qu’il allait plus tard transformer en havre de paix.
Au cours des années suivantes, sa route croise Singapour, les Philippines et l’Indonésie, mais c’est le Vietnam qu’il choisit en 1998. Sa passion d’alors: le kayak de mer.
Ses années passées dans l’Ouest canadien n’auront pas été qu’une folle aventure. Sylvio Lamarre y a notamment étudié l’agronomie. Suivant ses convictions, le passionné de jardinage est passé du secteur industriel au développement d’engrais et de terreaux biologiques.
Aujourd’hui, il applique ces principes environnementaux à Jungle Beach. Le Vietnamien d’adoption ne manque pas de travail. «Je suis à la fois architecte, ingénieur, balayeur et électricien», plaisante-t-il. Il est effectivement impressionnant qu’une seule personne ait pu concevoir la quinzaine de bâtiments que compte aujourd’hui Jungle Beach. À cela s’ajoute le mobilier des constructions principales. «On fait tout ici», assure-t-il. Il reçoit même des commandes de propriétaires hôteliers ayant remarqué la qualité de ses chaises en bois. Côté achalandage, ces 18 derniers mois, toutes les nuits sauf une, il a affiché complet.
Amoureux de la flore et de la faune
Toujours considéré comme un résident temporaire, cette implication bénévole lui a valu un certificat de mérite qui pourrait bien l’aider celui à obtenir sa citoyenneté vietnamienne. Mais les démarches sont longues: «Ça en prend, des papiers!», affirme le Canadien. Les autorités du pays exigent entre autres une biographie complète du demandeur, ses diplômes remontant au primaire ainsi que les raisons justifiant sa demande. Son mariage avec une Vietnamienne et la naissance de leur fille devraient jouer en sa faveur.
Même s’il parvient à obtenir sa citoyenneté, rien n’assure que Sylvio Lamarre terminera ses jours dans ce pays. «Je n’en ai aucune idée», avoue-t-il. Chose certaine, il ne reviendra pas au Canada. Parions que son nouveau mode de vie, son petit paradis et surtout les deux femmes de sa vie sauront le retenir sur la côte vietnamienne.
Photos équipe ENDIRECTion du Vietnam.
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