Encore les « policiers casseurs ».

Publié le 29 octobre 2010 par Marx


   Et pan !Ils ont à peine tenté de démentir les propos de jean Luc Mélenchon, que Bernard Tibhaut confirme, l’Humanité également. Des témoins se pressent d’apporter leurs témoignages mais Madame la Ministre de la Défense persiste. Pas de chance pour elle, la télé, sur la 16 montre un reportage dans lequel des policiers en civil sont conspués et obligés par la foule de quitter la manifestation. Quelques uns de leurs propos sont clairs et sans ambiguïté . Policiers ou gendarmes en civil, quelle question ?Des infiltrés avec des badges CGT en guise de déguisement sur d’autres vidéos.
   Qui a donné l’ordre et organisé la pratique digne d’une « république  bananière » ? Voilà que deux représentants syndicaux affirment qu’il n’y a pas eu d’ordre du ministère. Alors de qui ? Ces deux témoignages, c’est prendre les citoyens pour des « cons ». Imaginez le donneur d’une telle consigne, réunir les syndicats et les informer de sa démarche. Et pourquoi pas de venir l’annoncer à la télévision au JT de 13 heures. Les deux syndicats seraient ils dans la confidence au ministère de l’intérieur ou de la Défense au point d’affirmer ce que de toute évidence est  de la nature du secret et de la super confidentialité .
   Il y a bien des policiers et des gendarmes, comme dans le reste de la société, disponibles pour de telles pratiques, capables d’obéir à n’importe quel ordre de la hiérarchie. Le passé en témoigne, dans toute son atrocité, les trains ne se remplissaient pas seuls. Le Lumpen prolétariat est partout, y compris sous l’uniforme, comme dans le reste de la société . Il faut toutefois préciser que d’autres auraient confirmé, selon Jean Luc Mélenchon, ses propos, sous couvert de l’anonymat . Autrement dit nous sommes dans un régime sous lequel, les républicains sont dans l’obligation de se cacher pour parler et témoigner et tout simplement pour révéler la vérité, alors que cela devrait être leur principale qualité.
   Nous sommes dans la même période pendant laquelle et pour une autre affaire, les ordinateurs de certains journalistes d’investigation disparaissent et des locaux  de presse sont cambriolés. Il y a toujours quelqu’un pour les basses besognes. Mais qui donc est à la tête de toutes ces opérations et y aurait il quelque ingénu pour témoigner et affirmer qu’il n’y a pas eu d’ordre donné, puisque par définition tout est du domaine du secret.
   Le pouvoir et la classe dominante ont toujours considéré l‘appareil d’Etat et sa police comme leur milice privée. Pour eux, la protection des citoyens est tout à fait subsidiaire car il ne s’agit que de la protection de l’ordre établi, le leur, quitte à semer le désordre. Le produit , c’est la justice de classe. Des forces de police sont dépêchés auprès de sites en grève, contre les travailleurs qui défendent leur dignité. Aucun policier n’a été envoyé contre les patrons voyous de Molex, ni contre ceux qui ne respectent pas les lois sur le travail, qui fraudent la sécu ou les caisses de retraites. Les coups de matraque sont toujours pour les mêmes, les travailleurs et la classe ouvrière qu’il faut mater et en la matière, la fin justifie les moyens.
   Tout est de notoriété publique et personne ne pense, même à droite, que le vol  d’ordinateurs et le fait du hasard, dans le cadre de l’affaire « Bettancourt », comme celle des « policiers casseurs », n’est pas non plus le fait de la providence ou d’une quelconque confusion. Il en est ainsi depuis les premières manifestations ouvrières, sauf que cette fois ci, l’opinion s’en mêle et plus personne n’a peur de témoigner. Ce qui hier était abordé en petits cercles, éclate au grand jour dans le cadre de la « bataille d’opinion ». Les services d’ordre des différentes organisations veillent et il ne fera désormais plus bon d’infiltrer des manifestations sans risque et la qualité de fonctionnaire de police, pour un casseur, n’est plus une protection, qu’on se le dise.
   Ce n’est pas la police qui est en cause mais l’utilisation qui en est faite par le pouvoir et la bourgeoisie classe dominante, par une certaine hiérarchie aux ordres quels qu’ils soient. Il y a des ordres auxquels un républicain a le devoir de ne pas obéir et ce n’est pas sans rappeler une certaine époque. Il y a dans la police, comme dans tous les corps, des éléments réactionnaires, comme dans le reste de la société, capables du pire dans de telles circonstances.
   Ce n’est pas un paradoxe mais il faut le souligner, d’autres policiers, en civil, manifestaient aux côtés des autres travailleurs pour défendre la retraite. Des policiers en activité et des retraités de la police, avec les manifestants et non contre, et oui, tous ne sont pas des jaunes. Il en est avec une conscience civique et républicaine, des pères de famille qui ne matraquent pas les « gosses » et qui ne font pas aux enfants des autres ce qu’ils ne voudraient pas voir subir aux leurs .Il y a ceux qui ont des pères qui galèrent au boulot ou qui ont galéré toute leur vie pour les élever et qui ne matraquent pas  les pères des autres Les policiers ne sont pas les fils de la grande bourgeoisie, il a ceux qui savent d’où ils viennent et qu’ils ne sont que les fils du prolétariat. La qualité de policier n’en fait pas un bourgeois mais des salauds, il y en a malheureusement partout et la concentration est plus forte lorsqu’on se rapproche du pouvoir.
   Enfin Monsieur le Ministre de l’intérieur a dit qu’il ne porterait pas plainte contre Jean Luc Mélenchon , on s’en doutait. Les deux « syndicalistes » voulaient, pauvres garçons, ils n’avaient pas lu la « Charte d’Amiens » avant de prendre la carte que leurs fédérations feraient bien de leur retirer, pour l’un  du moins. Comme dit un proverbe arabe : « Les chiens aboient mais la caravane passe ! » et la caravane des manifestations est toujours là avec un mécontentement toujours plus important. Le soutien de l’opinion ne faiblit pas, même si la mobilisation se tasse la colère gronde et un jour , il faudra bien régler les comptes. « La violence des humbles n’a d’égal que celle qu’ils ont subie ! » Jean Jaurès.