Serbie

Nous voilà en Serbie et le moins qu’on puisse dire c’est qu’au niveau de la qualité des routes on est descendu d’un cran. On s’attendait à une conduite « kamikaze », ce qu’on avait lu sur internet mais au début ce n’était pas trop le cas, même s’il vaut mieux être attentif au volant.

Nous avons profité d’un dimanche ensoleillé pour faire une ballade dans la ville d’Ivanjica et dans les montagnes voisines avec Dragoljub, notre couchsurfer, et sa fille Dina. Nous sommes passés devant le café De Gaulle puisqu’il paraît que le général était un ami de Dragoljub "Draža" Mihailović, un opposant de Tito né à Ivanjica que ce dernier a fait fusiller en arrivant au pouvoir. Sa statue trône fièrement au milieu du centre-ville.

Après nous avoir présenté l’école, l’église et le meilleur magasin de douceurs de la ville (Oaza, qui veut dire Oasis), nous nous mettons en route vers la montagne, ou plutôt une grosse colline toute proche. Nous nous arrêtons régulièrement pour que Dragoljub demande son chemin vers le sommet, ce qui nous permet de jeter un œil dans les jardins des propriétaires. Chacun cultive son petit potager et on croise des arbres fruitiers tout le long du chemin. Notre hôte nous explique que la Serbie est connue pour ses framboises et que les meilleures sont celles de cette région. On ne sait pas si elles sont bonnes mais en tout cas il y en a partout, beaucoup de gens vivent de leur vente. Il nous explique aussi qu’en Serbie on peut aller cueillir des fruits jusque dans les jardins des agriculteurs sans risquer de remontrances : le kilo de framboises vaut à peu près 1€, ce qui n’est pas grand-chose pour le paysan, et en général on en picore moins d’ 1 kg en passant…

Dernière ligne droite avant le sommet, ça monte raide et Dina décide de faire la course avec son père jusqu’en haut. Yohan veut jouer aussi mais part trop vite et se crame dès le début. Décidément, elle est beaucoup mieux entraînée et gagne haut la main !

On pique-nique au sommet. Au menu : Kajmak, un fromage ayant la consistance du fromage frais mais avec un goût prononcé ; Ajvar, une pâte à base de poivrons ; du paté de foie, du paté de poisson et des pommes du jardin. L’humidité des sous-bois nous laisse espérer une bonne cueillette de champignons mais ceux que nous trouvons sont soit dangereux, soit inconnus au bataillon donc on préfère ne pas y toucher.

La descente est moins rapide que la montée, et pour cause, nous ne passons pas par le même chemin et nous rencontrons d’abord un paysan avec ses bœufs de trait qui pose fièrement pour la photo. Puis nous passons devant la maison d’une famille de paysans qui, après avoir tué le cochon, sont en train de préparer du rakija, une eau de vie à base de prune. Et nous voilà assis à table avec les paysans qui remplissent le verre de Yohan au fur et à mesure qu’il le vide. Etant une fille, j’ai le droit de ne pas boire, je trempe juste les lèvres dans son verre pour goûter. Ça arrache !!

En me voyant prendre des photos, ils nous proposent de faire le tour du propriétaire : le jus de prune est en train de macérer avant cuisson, on nous montre l’espèce d’alambic servant à fabriquer le rakija, la tête du cochon est suspendue à un arbre non loin de là et les abats sont en train de tremper dans leur jus dans une grande bassine. Miam !

A chaque fois qu’un nouvel invité arrive, Yohan doit boire à sa santé et c’est au bout du 4^e verre que Dragoljub propose qu’on se remette en route, non sans avoir goûté la meilleure variété de pommes de la région qui pousse dans ce jardin. On nous offre 1l de rakija et on nous fait promettre de revenir le lendemain.

Oui mais voilà, la route est longue jusqu’à « notre » maison et apparemment c’est la saison de fabrication du rakija… Puisqu’il est malpoli de refuser une invitation à le goûter, nous suivons Dragoljub chez une nouvelle famille dont l’un des membres presque édenté nous énumère les spécialités françaises : le vin et le cognac !

Nous finissons par arriver à destination, certains plus sobres que d’autres…

Voici notre position actuelle

L'album photo ici.