On est à quelques jours de la date du 3 novembre 2010. Une date fatidique pour les artistes et les pirates sangsues qui vivent de ces derniers. En effet, un arrêté interministériel stipule qu”à partir du 3 novembre 2010, la pose de l’hologramme sur disque, cassette, sonore et audiovisuel, ou tout autre support audiovisuel, est obligatoire avant distribution. Toute œuvre manquant à cette règle, sera considérée comme pirate.
Chose curieuse, cette décision ne plait ni aux artistes, ni aux producteurs ni aux distributeurs. Pourtant, ces puces électroniques sont déjà disponibles depuis décembre 2009 selon un responsable suite à un financement conjoint du ministère de la Culture et le projet de coopération franco-malagasy, Artmada, qui a débloqué 25 450 euros pour la commande de 1 million d’hologrammes, fabriqués en Angleterre en 2009 selon des normes européennes (sic).
Assurément, à chaque hologramme des « piastres » à payer pour l’Etat ! On peut comprendre les artistes qui jusqu’à maintenant n’ont pas vraiment eu à suivre un quelconque formalisme quant aux impôts dû correspondant à l’ensemble de leurs activités. Ailleurs, en France, des artistes de renom ont reconnu que la pression fiscale qu’ils subissent dans l’Hexagone les pousse à s’expatrier vers des « cieux à fiscalité plus cléments ». Johnny Hallyday n’a pas caché, lui, qu’il payait 70% de ses revenus au fisc français d’où son expatriation.
Les artistes malagasy iront où si par malheur il leur arrivait de payer des impôts au … disque près ? Car à partir du moment où l’on saurait combien d’hologramme s’est procuré un artiste, l’on pourrait, si l’on veut bien sûr, faire des projections sur les …rentrées d’argent des artistes…
Il est difficile de faire rentrer ceux qui sont habitués à louvoyer dans les méandres de l’informel dans le circuit formel. Ce cas de figure ne concerne pas seulement le milieu artistique mais se retrouve également dans la rue, au quotidien. Ne serait-ce que les difficultés qu’éprouve la CUA pour faire rentrer les vendeurs à la sauvette dans le giron du formel, pour en percevoir les taxes et redevances.
Mais à quoi bon s’en préoccuper ne pareil moment ? D’ailleurs, les appels aux boycotts des artistes, samedi, n’ont pas eu grand écho sur leurs partenaires des médias et de l’audiovisuel. Les diffusions et les insertions ont été les mêmes que les autres jours ! Epouser une cause est encore loin d’être la tasse de thé du malagasy lambda, encore moins en cette période de marasme.