En France, alors que l'UMP, parti de la majorité présidentielle n'avait rien fait concrètement contre le député du Nord, Christian Vanneste après ses propos répétés sur l'homosexualité, les déclarations de l'élu sur une ''droite large'' incluant le FN semblent avoir davantage agacés.
Christian Vanneste a en effet appelé, "à moyen ou long terme" à la création d'une "droite large" allant du centre au Front National.
L'UMP a annoncé le 25 octobre 2010, qu'elle examinerait les déclarations du député en bureau politique.
Cette position non surprenante du député du Nord pourrait toutefois lui valoir les récriminations de son parti alors même que ses propos répétés et discriminatoires sur l'homosexualité ne lui ont jamais valu la moindre sanction réelle.
Dominique Paillé, le porte-parole adjoint de l'UMP a déclaré "Christian Vanneste n'engage que lui-même, et ses déclarations qui ont choqué tout à fait légitimement un certain nombre de nos responsables seront examinées par un prochain bureau politique (l'exécutif de l'UMP) qui en tirera les conclusions nécessaires".
Il ajoute que "Notre secrétaire général (Xavier Bertrand) est clair et a toujours dit que ça n'est pas parce qu'on changeait le prénom du chef (Marine pour Jean-Marie Le Pen) que le Front National changeait de valeurs et de références (...) Et donc, il n'est ni de près ni de loin question pour l'UMP d'imaginer ce qui serait une mésalliance".
Le député Yves Jego, proche de Jean-François Copé dont l'inimitié avec Christian Vanneste est connue, est allé plus loin en réclamant l'exclusion du député du Nord, assurant qu'il est nécessaire pour l'UMP "d'engager sans délai une procédure d'exclusion", qualifiant l'initiative de Christian Vanneste de "tentative de résurgence de ce débat nauséabond".
Christian Vanneste, qui persiste sur son blog, semblerait en voie d'isolement même au sein de l'aile sécuritaire et de la droite de l'UMP.
Eric Ciotti, le député de Nice a ainsi expliqué au JDD.fr son désaccord avec Christian Vanneste et le collectif de la "Droite Populaire" dont Christian Vanneste en est pourtant membre, a également par communiqué condamné l'initiative du député.
En mai 2010, Xavier Bertrand déclarait lors de l'émission politique Dimanche+ que le bureau départemental de la fédération du Nord de l'UMP allait se pencher sur les propos amalgamant pédophilie et homosexualité de Christian Vanneste. Cet examen n'a jamais eu lieu.
Lors des dernières élections législatives, la seule sanction opérée par l'UMP avait été de ne pas investir officiellement Christian Vanneste, mais aucun autre candidat n'avait été investi par le parti dans sa circonscription.
De plus, la fédération départementale UMP a toujours apporté son soutien au député outrancier et Christian Vanneste avait reçu finalement l'investiture pour les dernières élections municipales à Tourcoing.
Après un tour de passe-passe pour exfiltrer Christian Vanneste au sein du CNI, ce-dernier était retourné tranquillement rejoindre les rangs parlementaires de l'UMP.
Aussi, Christian Vanneste qui voit dans le FN "un parti comme les autres" se déclare serein et même impatient.
Il a déclaré au journal La Voix du Nord, "Si cela peut me permettre une franche explication avec le bureau politique, je suis preneur".
Le député du Nord dit ne craindre "aucune sanction", qualifiant l'éventualité d'"improbable" . Il est vrai que les exemples passés lui donnent raison sur ce point.
Ces dernières déclarations de Christian Vanneste ne sont pas surprenantes pour le Premier secrétaire de la section socialiste de Tourcoing, Djill Achiba qui invite ironiquement le député à rejoindre le Front National.
En attendant la décision du bureau national de l'UMP, Christian Vanneste reprend sa position habituelle, celle de victime d'un complot médiatique et du politiquement correct qui voudrait restreindre sa liberté d'expression.
Rama Yade a quant à elle demandé le 26 octobre que le député Christian Vanneste soit exclu de l'UMP qualifiant d'"alliance honteuse et contre nature" la proposition du député.
Non sans ironie avec les positions de l'élu sur l'homosexualité, la secrétaire d'État a estimé que Christian Vanneste a fait son "coming out en prônant l'idée d'une alliance" large du centre au FN.
Pour elle, l'exclusion "permettra à M. Vanneste de rejoindre ses amis d'extrême droite".
Mais le plus inquiétant est que malgré les déclarations de certains, un tiers des membres de l'UMP ne seraient pas opposés à une alliance avec le Front National.
Ce n'est qu'une question de temps.
Seigneur, préserve-nous des intolérants extrémistes.