Les stars du rock sont comme cela: passé les 30 ans, elles doivent rentrer dans la légende, et de préférence de manière brutale. Le walkman ne déroge pas à la règle. Tout comme Hendrix or Kurt Cobain…
Né chez Sony en 1979, le petit lecteur de cassettes audio portable aura pourtant survécu aux CD, et pendant quelques années, aux lecteurs de mp3. Avec son air rustique (mais costaud quand même, voire mutin), ses prises jack, voilà une vraie star du rock, qui ne nous trahissait jamais. Il avait tué le pick-up et le tourne disque, la musique numérisée a scellé son destin.
Le walkman a une chose en commun avec le sexe: c’est qu’on se souvient tous de la première fois. La première fois où on a glissé le petit casque aux embouts protégés par une petite mousse synthétique, n’est-ce pas. Pour ma part, je situe ce moment vers l’automne 1980. Un certain Jean-Philippe Kobryner avait apporté son walkman au lycée, j’étais en 1ère. Il m’avait fait écouter ce morceau-ci. Pour les connaisseurs, il s’agit d’Eruption, interpété par Eddie Van Halen. Sur l’album, il précédait le titre « You really got me now« . C’était aussi le générique de l’émission Feedback, présentée par Bernard Lenoir sur France-Inter.
Il m’a fallu attendre 4 ans avant de m’acheter le mien, juste avant de partir à l’armée, où il servit abondamment, durant les marches de nuit, à m’esquinter les oreilles sur les chansons de Joe Jackson. Il était tout bleu. Il a duré deux ans, avant de casser. Et je n’en ai plus acheté depuis, jusqu’à mon premier iPod, il y a moins de cinq ans.
C’est toute une époque qui disparaît, finalement, avec le petit walkman.