Régulièrement le musée du Louvre organise des “Contrepoints” qui permettent à des artistes contemporains d’intervenir directement au milieu de ses collections. Ces confrontations témoignent de la façon dont les artistes perçoivent et expérimentent le musée. A la suite de l’exposition “Sainte Russie, l’art russe des origines à Pierre le Grand” et dans le cadre de l’année France Russie 2010, le musée s’est ouvert à la création contemporaine russe, en exposant les œuvres d’une quinzaine d’artistes représentant diverses générations et différents courants.
Cette année c’est le Louvre médiéval qui a été choisi comme cadre de cette manifestation, l’affiche qui nous accueille est “la Liberté” d’Erik Boulatov, un hommage à Delacroix qui semble s’inspirer du style de la période soviétique.
On commence par les grands panneaux d’Alexeï Kallima ayant pour titre “Veuillez nous excuser pour des raisons techniques l’exposition est repousée” avec notamment celui-ci qui se fond presque entièrement dans la muraille.
On voit ensuite la performance vidéo de Yuri Albert “Excursion with blindfolded III” dans laquelle des visiteurs les yeux bandés évoluent dans une galerie de Moscou
Plus loin “le Louvre” vu par Valery Koshlyakov une vue où le palais semble en ruine.
Ma préférence va vers “Les force irrationnelles de l’inconnu” de Igor Makarevitch et Elena Elagina. Le long de la muraille s’alignent des paires de chaussures tandis que des échelles sont appuyées au mur et que les trois lettres latines “ r a y “ s’affichent au néon. Dans la tradition russe ces trois lettres symbolisent le paradis et les échelles l’ascension vers le ciel ou un autre espace. Le spectateur est invité à ce poser cette question devant ces chaussures “Est ce un miracle ou une tragédie”.
Enfin une vidéo géante est projetée sur la muraille et Vadim Zakharov y lit le journal d’un officier français lors de la campagne de Russie en 1812 confronté au froid et à l’horreur de la guerre.
Le contrepoint se poursuit dans la salle de la maquette et aux Tuileries ou se trouve le le Pavillon Rotonda II d’Alexander Brodsky, célèbre architecte, mais également sculpteur.
La cuvée 2010 de ce Contrepoint que j’ai apprécié pour son côté humoristique est à voir jusqu’au 31 janvier 2011.