Je sors de la réserve où l'on me tient déjà, où l'on m'enfermera bientôt, pour vous dire mon ravissement à la relecture des Pensées de Pascal. L'écriture même de cet homme blessé en son corps dès l'enfance nous advient comme un surgissement quasi télégraphique. Si je devais rallier à son encre les foules borgnes, je dirais, bêlant d'extase à la modernité rance : A quand Blaise Pascal sur Twitter !!! Cela nous changerait grandement de la néo religion boursière de l'évaluation qui tue... Mais bon ! il ne serait pas séant que j'épanchasse ici une outrancière atrabile... Cher maître, c'est à vous :
Les misères de la vie humaine ont fondé tout cela. Comme ils ont vu cela ils ont pris le divertissement. (10)
La puissance des mouches, elles gagnent des batailles, empêchent notre âme d'agir, mangent notre corps. (22)
Vanité des sciences. La science des choses extérieures ne me consolera pas de l'ignorance de la morale au temps d'affliction, mais la science des moeurs me consolera toujours de l'ignorance des sciences extérieures. (23)
Il n'est pas bon d'être trop libre. Il n'est pas bon d'avoir toutes les nécessités. (57)
Justice. Comme la mode fait l'agrément aussi fait-elle la justice. (61)