Tu es parti ce matin-là
Sachant que tu ne reviendrais pas
Tu es parti ce matin-là
Coeur écorché et sourire las
Tout l'or de ta joie
Signait son trépas
Dans ton baluchon de poids
Du plomb fondu s'installa
Tu portais désormais en ton sein
Cette grossesse d'amour inachevé
Un foetus de douleurs cassant tes reins
Un enfant couple n'étant plus désiré
Mes interrogations déchiraient ta nuit
L'écho de ton silence habillait mes jours
Dans le maquis, invisible tu t'es enfuis
A mes appels de détresse tu es resté sourd
Puis un matin d'été
Il y a
Déjà
Une éternité
Tu as saisi tes aiguilles à détricoter
Plongeant au ventre de notre nous
Tu as expulsé tous nos espoirs à peine formés
D'un geste hagard et le regard fou
L'âme sanguinolente
Tu as erré dans ta tête
La voix écrasante
De l'absurde à la fête
Coupable d'être usé
Coupable d'être rusé
Coupable au coeur muselé
Coupable au corps fatigué
Tu t'es condamné
Depuis fort longtemps
A la perpétuité
Seul le murmure, le sifflement du vent
A de très rares et fugaces moments
Toi qui t'habille des couleurs du néant
Peut te faire te sentir vivant…
Alors que tu respires saccadé en-dedans
Les effluves gluantes, putréfiées et combien nauséabondes
De ta nécropole réalité du présent
Je m'envole à jamais rejoindre les magnificences de mon monde !…
Erin le 21.07.2010