Jean : poème Exploration nocturne (1)

Par Illusionperdu @IllusionPerdu
Exploration nocturne (1)

Loin de moi, les anges blancs couronnés d'or firent rouler la grande pierre de lune qui masquait la lumière du soleil me faisant pénétrer dans la grotte... Et la magie se trémoussait à mes pieds, et les flammes mourantes de la veille creusaient leur tombe dans la pénombre. C'était la nuit au fond d'un océan d'air inconnu où des palais aux arabesques dorées, aux atlantes à balcon et aux colonnes torses ou palmiformes avaient anciennement été engloutis...

Des vignes aux grappes saignantes grimpaient la colline. Des chevaux sauvages au coeur de torche éclairaient la montagne toute écarlate. Un splendide arc de diamant dirigeait les promeneurs qui s'étaient égarés au-delà de la grande avenue. Mais cette nouvelle ville qui brillait comme une étoile, s'éteindra comme le phare d'Alexandrie s'est un jour éteint... C'est là-bas que jadis des navigateurs naufragés ont définitivement jeté l'ancre. C'est aussi là-bas que siègent sur des trônes décorés de saphirs roses ou jaunes, de pierres de lune polies et de diamants noirs tous les découvreurs d'Indes et d'Amériques nouvelles... Les troncs d'améthyste du parvis des églises de ce nouveau monde remplis, la voix des roses, les bras blancs comme un enneigement du travailleur acharné, tout était là pour satisfaire celui qui croyait... Mais un féroce soleil vint vite m'annoncer la disparition soudaine de tout cela.

Jean