Saw V. (réalisé par David Hackl)
Jigsaw, le cochon devenu boucher.
Eh oui, un parallèle avec Babe, il fallait oser. Mais j'ai trouvé la comparaison pas si idiote que cela. En effet, le tueur au puzzle effraie autant que l'histoire de ce gentil petit porcelet, par ailleurs très attachant. Pour un film se voulant horrifique, ça la fout mal.
Bousman a (enfin?) laissé tomber sa casquette de réalisateur, tout de suite ramassée par David Hackl, le chef décorateur des trois opus précédents, qui hérite de la lourde tâche de succéder à l'homme bouse (ok j’arrête...). Le scénario est écrit par les deux zigotos qui ont pondu Saw IV et Saw VI (les trois en même temps apparemment et ils en sont fiers). Le piège final a été conçu par le fils du réalisateur, sept ans (Hum...)! On voit le niveau!
On va jouer à un jeu 3.5.
Triste histoire que celle de ce film. On sent bien qu'il y a une tentative de "renouveau" ou du moins d'amélioration. Mais rien n'y fait, la série est trop empêtrée dans ses mécanismes foireux. On laisse tomber ce qui était devenu la norme depuis le troisième film: un homme seul qui affronte différents niveaux, dans lesquels sont prisonniers des pêcheurs à sauver. On revient aux pièges collectifs du deux. Mais les pièges sont moins innovants, moins gores, le cœur n'y est plus. En gros, la seule chose qui pouvait intéresser les fans d'horreur est devenue obsolète.
En parallèle de ce jeu qui est porteur de l'enseignement -la communication est reine- est qui se retrouve en fait au second plan, on suit l'enquête du profiler en carton, qui après s'être fait une auto-trachéotomie parle avec une voix ringarde. Le problème, c'est que l'on sait d'entrée comment l'enquête va finir. En face de lui, le dernier héritier du tueur au puzzle, l'agent Hoffman, essaie de couvrir ses traces. En flashbacks, on apprend comment il a rencontré le tueur et son implication dans les opus précédents. Le problème majeur de l'intrigue, c'est l'acteur qui a le charisme d'une endive. On n'y croit pas une seconde. De plus, pour un mort, le tueur n'a jamais été autant présent. Il serait peut être temps de le laisser dans son cercueil...
Au final, cet opus est d'un nouveau genre. Les autres étaient ridicules donc risibles. Celui-ci est ridicule, certes (de son vivant, Jigsaw prédisait tout, maintenant qu'il est mort...c'est toujours le cas), mais il est avant tout plat et ennuyeux. Il partait pourtant d'une bonne intention: éviter le ridicule du quatre, mais incapables de se renouveler (tueur mort mais toujours là, flashbacks irritants), ils sont pris dans un immobilisme inexorable. LASSITUDE.
Note: