Le collectif Génération précaire a déposé un recours au Conseil d’Etat contre le décret sur les critères d’accès au RSA jeunes
Etendu aux jeunes de moins de 25 ans depuis le 1er septembre dernier, le RSA remplace le Revenu minimum d’Insertion et le complète par une allocation sans limite de durée. Le but est de lutter contre la précarité en incitant à la réinsertion sur le marché du travail. Pour le Gouvernement, le RSA jeune « ne se limite pas à une aide financière : il permet aux jeunes qui en ont besoin de bénéficier d’un accompagnement personnalisé par un référent unique, d’être soutenus et conseillés dans la construction de leur projet professionnel et dans leurs démarches ».
Qu’est ce qui passe mal ?
Le RSA Jeunes est « inefficace, car le dispositif est tellement restrictif que le gouvernement lui-même évalue le nombre de bénéficiaires d’ici à la fin de l’année à seulement 15.000 », juge Laurianne Deniaud, Présidente des Jeunes socialistes. Même son de cloche du côté de la CFDT et du collectif Génération précaire : « En imposant aux jeunes de moins de 25 ans des conditions d’accès plus strictes que pour les autres, le décret viole le principe d’égalité. Il perpétue ainsi une discrimination intolérable », dénoncent-ils. « De plus, ces conditions d’accès ouvrent la porte à de nouvelles inégalités entre jeunes eux-mêmes. Deux personnes du même âge sont traitées différemment selon le temps qu’elles auront travaillé par le passé ». En effet, pour avoir droit au RSA les jeunes doivent avoir travaillé au moins deux ans au cours des trois dernières années. Une barrière jugée trop rigide pour les Jeunes socialistes pour qui il est « insupportable que les droits sociaux les plus basiques soient différents selon que l’on a plus ou moins de 25 ans ».
Photo Laurianne Denniaud CC @Le figaro