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28-10-2010 12:3428-10-2010 00:56
Argentine : mort de Nestor Kirchner, ex-chef d'Etat et mari de la présidente
L'ancien chef d'Etat Nestor Kirchner (2003-2007), mari de la présidente Cristina Kirchner et homme fort de l'Argentine, est mort mercredi d'une crise cardiaque à l'âge de 60 ans, une disparition subite qui bouleverse l'échiquier politique.
La nouvelle tombée dans la matinée a surpris le pays, où tous les magasins étaient fermés et les gens cantonnés chez eux pour un recensement de la population.
Le médecin personnel de l'ancien chef d'Etat, Luis Buonomo, a annoncé que M. Kirchner était "mort subitement", victime d'une crise cardiaque.
L'ex-président avait été hospitalisé d'urgence peu après 08H00 (11h00 GMT) dans son bastion d'El Calafate, en Patagonie (2.500 km au sud de Buenos Aires), où il se reposait en famille.
Il était accompagné de sa femme Cristina Kirchner (57 ans), avec qui il a eu deux enfants, Maximo (32 ans) et Florencia (19 ans).
Le drapeau du siège de la présidence, la Casa Rosada, a été mis en berne à Buenos Aires et un deuil de trois jours a été décrété.
L'archévêque de la capitale, Jorge Bergoglio, en froid avec les Kirchner depuis des années, a donné une messe et appelé les Argentins "à renoncer à toute attitude antagoniste et à prier".
"Ce serait faire preuve d'une grande ingratitude si le peuple, d'accord ou non avec lui, oubliait que cet homme a été dépositaire de la volonté populaire", a dit Mgr Bergoglio.
Des milliers de personnes se sont progressivement réunies en face de la Casa Rosada, en attendant un grand rassemblement prévu à 20h00, heure locale.
Certains ont déposé des fleurs au pied des grilles du bâtiment qui doit aussi accueillir une veillée funèbre jeudi midi. D'autres ont laissé des messages comme "Merci Nestor" ou "Courage Mme la présidente".
M. Kirchner devrait être enterré à Rio Gallegos, la capitale de la province de Santa Cruz dont il a été gouverneur 12 ans, selon les autorités locales.
Il avait renoncé à briguer un second mandat en 2007, préférant soutenir sa femme, avec laquelle il a depuis gouverné en tandem, selon certains analystes.
Les dirigeants sud-américains ont rendu hommage à l'ancien chef de l'Etat argentin. Le Venezuela, le Brésil et l'Uruguay ont même décrété trois jours de deuil.
Le président américain Barack Obama et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont également exprimé leurs "sincères condoléances", tandis que le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, faisait part de sa "grande tristesse".
La classe politique argentine a aussi apporté son soutien à la famille Kirchner.
Député, président du parti péroniste au pouvoir et secrétaire général de l'Union des nations d'Amérique du Sud (Unasur), Nestor Kirchner avait subi deux interventions médicales ces derniers mois, qui avaient fait planer le doute sur sa candidature à la présidentielle de 2011.
Il avait été élu en 2003 avec à peine 22% des voix au premier tour, après le désistement de l'ancien président Carlos Menem (1989-1999), sûr de perdre au second tour.
Mais il s'était rapidement imposé comme le nouvel homme fort du pays grâce au rétablissement spectaculaire de l'économie qui venait de vivre la pire crise de son histoire en 2001-2002.
M. Kirchner avait aussi renforcé son "autorité morale", en obtenant l'annulation des lois d'amnistie et la réouverture des procès des militaires pour les crimes commis sous la dictature (1976-1983).
Mais son image avait été écornée par ses conflits avec de nombreux secteurs et des soupçons d'enrichissement personnel.
Bien qu'élu député, M. Kirchner avait aussi été affaibli par la défaite de sa liste face à l'opposition aux législatives de juin 2009 et la perte de la majorité de son parti au Congrès.
source: AFP