Interreg IV A France (Manche) - Angleterre
Monsieur le Président, Mister Président, Mes chers collègues, chère assistance venue nous écouter,
Rassurez-vous, je ne vais pas entonner un « Happy birthday » ce qui gâcherait notre belle météo bretonne.
C'est pourtant la 3ème année du programme Interreg IV, doté d’un budget FEDER de 173.5 millions d’euros.
Ce programme opérationnel France (Manche) - Angleterre est un programme de coopération transfrontalière maritime. La Manche sert de frontière et de lieu de passage international et transfrontalier entre la France et l’Angleterre, elle devient aujourd’hui un trait d’union entre ses deux rives, objet d’enjeux et défis spécifiques.
Le programme couvre une large zone éligible, allant de la Cornouaille au Norfolk, côté anglais, et du Finistère à la Somme côté français. Alors que toutes les régions françaises couvertes ont une façade maritime sur la Manche, la zone éligible anglaise inclue des comtés et des unitary authorities en façade Manche et sur la façade Mer du Nord.
A ce sujet, Monsieur le Président, je trouve dommage que notre groupe de la majorité présidentielle Bretagne à venir n'aie pas possibilité de rétroprojeter des diapositives. Il aurait été profitable que chacun puisse visualiser l'espace géographique anglais et français concerné. J'espère qu'à l'avenir pour des données objectives comme la géographie, nous pourrons les projeter sur grand écran.
Ce programme Interreg IV suit les o
bjectifs de la stratégie de Lisbonne et de Göteborg dont je vais souligner des points qui sont chers à notre groupe de la majorité pésidentielle.
o Transports, communication, accessibilité (incluant les TIC)
Le programme rappelle que les réseaux routier et ferroviaire relient l’ensemble du territoire, mais ces réseaux sont moins denses vers l’Ouest de l’espace transfrontalier (Bretagne, South West of England). , thèmes centraux de cette session que Mme Malgorn développera pendant cette session.
o Economie, recherche & développement technologique, innovation
Aujourd’hui, dans la zone éligible, les technologies de la communication ont été
développées, notamment l’accès à l’Internet et au haut débit. Cela dit, du côté anglais, le taux de couverture haut débit est quais maximal se situe entre 97% (South West) et 99,7% (East of England).
Soulignons les exceptions dont souffrent les petites unités agro-alimentaires en Bretagne et de quelques zones rurales qui souffrent encore de la « fracture numérique ».
Concernant l’emploi : l’objectif fixé par la Stratégie de Lisbonne de parvenir à un taux d’emploi de l’ordre de 70% à l’horizon 2010 est loin d’être atteint en particulier pour la partie française qui se situe 10 points en deçà de la zone anglaise (entre 49,3% et 52%) ; la partie anglaise à quant à elle un taux d’emploi de l’ordre de 61%. Les différences sont encore plus accentuées pour ce qui est du taux d’emploi
des jeunes (moins de 24 ans) et des seniors (55-64 ans), bien moindre en France qu’en Angleterre.
Le taux de chômage des jeunes est plus élevé côté français sur la zone éligible avec 15% en moyenne contre 8% côté anglais. Par ailleurs, il existe dans certains territoires (Bretagne, Basse Normandie) un décalage entre le niveau de qualification des jeunes et l’emploi occupé ou proposé. La forte proportion d’emplois non qualifiés favorise l’émigration des jeunes diplômés bretons. A l’inverse, les jeunes les moins qualifiés ont des difficultés à trouver un emploi.
C'est le paradoxe breton, thème central de campagne de notre groupe Bretagne Avenir.
Le chômage affecte les femmes davantage côté français, à l’inverse du côté anglais. - une plus grande précarité que pour les hommes, dans la mesure où elles occupent plus fréquemment des emplois à temps partiel (près de 18,9% des femmes occupe ce type d’emploi en Bretagne)
o Environnement, énergie, prévention des risques
De même en matière d’énergie renouvelable à partir du bois, la Bretagne soit se positionner. Soulignons les efforts conduits en Bretagne depuis l’an 2000 en faveur de l’énergie éolienne qui lui a permis de se hisser au 2ème des régions françaises en terme de puissance éolienne cumulée (102 MW et 59 MW) en 2005, grâce aux actions conjuguées de l'Etat, des acteurs privés et de la Région. IL est donc possible de faire avancer la Bretagne quand la Région reconnaît qu'elle a besoin de l'Etat au lieu de miner le terrain avec des considération idéologiques limitatives.
Cela dit, le caractère excentré de la Bretagne au sein de la zone éligible (vis-à-vis des grands réseaux électriques et énergétiques pose un problème d’approvisionnement que souligne le rapport et sur lequel vous connaissez notre position.
o Patrimoine, culture et tourisme
Au total, le secteur du tourisme représente l’équivalent de 38 milliards d’euros de consommation touristique.
Cependant, l’un des freins encore aujourd’hui pour une coopération plus intégrée est la mauvaise maîtrise des langues respectives. Un effort radical doit être entrepris ;
Le bilinguisme anglais-français doit donc être promu avec beaucoup plus d'ambition pour favoriser le développement économique et touristique.
Vu l’importance du budget global de 175,5 millions d’euros, nous serons donc particulièrement vigilants aux résultats de ce programme en termes d'accès aux nouvelles technologies et haut débit, au développement des infrastructures de transports, de création et développement d'emplois et particulièrement pour les jeunes, les seniors et les femmes. Nous voulons que la priorité soit affirmée sur l’amélioration de la pratique de l’anglais.
Nous veillerons particulièrement à la mise en place d'actions concrètes en matière de formation et d'investissements plus que d'études et de communication.
Elue Conseillère Régionale de Bretagne, 00 33 (0)6 85 12 90 60, [email protected]