Eric Faye vient d'obtenir aujourd'hui le premier des Grand Prix décernés cet automne, celui de l'Académie Française. L'équipe de l'Escale Littéraire s'en réjouit et adresse à Eric toutes ses félicitations.
Voici ce que nous avions pensé de "Nagasaki" (Stock) :
Shimura-san vit seul. Très seul. Il mène une petite vie tranquille, entre sa maison qui fait face aux chantiers navals de la ville de Nagasaki et la station de météorologie où il travaille. Un jour, il s'aperçoit que les boissons et aliments de son frigo disparaissent petit à petit. Il n'est peut être pas si seul dans sa grande maison. Pour en avoir le coeur net, il installe une webcam, pour surveiller sa cuisine depuis son bureau. Sur son écran d'ordinateur aparaît alors l'intruse. Depuis un an, elle vivait chez lui, profitant d'un jour providentiel où il n'avait pas fermé sa porte à clefs. Qui est cette femme, pourquoi vit-elle chez Shimura-san ? Sur une impulsion, il la fait arrêter par la police. Elle sera jugée et incarcérée.
S'inspirant d'un fait divers publié dans un quotidien local, Eric Faye nous entraîne dans une histoire singulière et prenante. Le lecteur découvre petit à petit l'identité et le passé de l'intruse. Shimura va lui aussi évoluer, grâce ou à cause de cette histoire. Lui qui vivait paisiblement une vie sans histoires, justement. Cette femme, qui a le même âge que lui, qui a vécu près de lui pendant un an, aurait pu être son épouse... Pourquoi n'a-t-il jamais détecté sa présence ? Quant à elle, elle finira par tout lui avouer dans une lettre finale qu'elle lui enverra alors qu'il a quitté la maison.
"Nagasaki" est un court texte très bien construit. Il fera sans nulle doute partie des romans les plus remarqués de la rentrée.