Magazine Beaux Arts

Camille Silvy, photographe à Londres

Publié le 28 octobre 2010 par Marc Lenot

1455.1288108280.jpgCamille Silvy, Parisien qui s’établit à Londres et photographia toute l’aristocratie et la bourgeoisie anglaise (mais pas la reine Victoria, malgré tous ses efforts) ne fut actif que de 1857 à 1867. La National Portrait Gallery de Londres lui consacrait une exposition conçue par le Jeu de Paume, qui vient de se terminer. Dans ce business photographique à grande échelle que crée et dirige le prospère Silvy (et l’exposition est éloquente sur cet aspect), apparaissent ici et là quelques joyaux : un fumeur de haschish sur un balcon lors d’un voyage à Alger, où la légère brume de l’image évoque les brumes de l’esprit du fumeur, un portrait (1862) d’un des premiers couples de la bourgeoisie noire, le marchand nigérian James Pinson Labulo Davies et la très belle et très fière Sarah Forbes Bonetta Davies, Dahoméenne qui fut filleule de la Reine Victoria, comme une affirmation d’un monde qui change, comme une réponse, 62 ans plus tard à la Négresse de Marie-Guillemine Benoist. camillesilvy176.1288108313.jpgC’est peut-être la première fois qu’un couple noir est portraituré ‘comme des blancs’, tant les habits que la pose, et, partant, le regard qu’on a sur eux.

Silvy savait fort bien jouer des regards et des artifices : emblématique est ce portrait des Misses Booth (1861), deux soeurs et le reflet dans un miroir de celle qui se détourne de nous : artifice certes, mais composition fine et bien sentie.

camille-sylvie_1681909c1.1288108324.jpg
Sa ‘Lecture du premier ordre du jour de l’Armée d’Italie’ (1859), tout à la gloire de Napoléon III, est aussi une composition très étudiée, où les hommes prennent la pose dans une dynamique pyramidale convergeant vers l’affiche.

Enfin, une de ses photographies les plus

npg_450_672_studiesonlight.1288108336.jpg
travaillées est ce Crépuscule (1859), prouesse résultant de quatre négatifs superposés. C’est, apparemment la première fois, qu’un flou volontaire est montré dans une photo pour suggérer le mouvement. Plus que dans ses portraits de la bonne société, c’est dans des photographies comme celle-ci qu’on peut deviner son talent.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Marc Lenot 482 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte