Keith Richards, Télérama et moi

Publié le 28 octobre 2010 par Antoine Dubuquoy

Keith Richards en Une de Télérama cette semaine. C'est sûr, maintenant que les Stones ont passé la soixantaine, les parents peuvent envisager avec sérénité laisser leur progéniture traîner avec eux. Burinés, hâlés. Le corps asséché. Pas une once de graisse. De bonnes natures. Comme Iggy. Le genre de grand-père indigne qui, précepte Nietzschéen, est ressorti plus fort de toutes les épreuves qu'il a traversé.

Sacré Keith! Il sort ses mémoires. Il rencontre la presse. Des anecdotes les plus connues, on a déjà tout lu, ça et là. Légende? Vérités? Il aurait sniffé les cendres de son père... Mick Jagger aurait un petit pénis... Qu'y-a-t-il à raconter? Qu'est-ce que la lecture de la saga des Stones vécue de l'intérieur apporte de plus à la légende? Que saurons-nous du processus créatif? Qu'est-ce qui fait qu'un matin, on puisse concevoir, à l'instinct, le riff de Jumpin' Jack Flash ou Satisfaction? Le livre le révèle-t-il? Je suis curieux de le savoir.

L'interview réalisée par Hugo Cassavetti pour Télérama ne révèle rien. Keith est en tournée de promo. Il est assis sur sa légende. Il lâche quelques notes intimes. Le minimum. Qui donnent envie d'en savoir plus. Mais en savoir plus sur quoi? Des révélations people? Une exégèse exhaustive de chacun des albums du groupe avec analyse de texte, sources d'inspiration, et références?

Qu'est-ce qu'être Keith Richards? Vaut-il mieux être Keith Richards plus que Brian Wilson? Certes, après avoir traversé presque 5 décennies d'histoire de la musique populaire, Keith a probablement plus à raconter que Britney Spears. Mais sur le fond, que ne savons-nous pas du Swinging London des 60s? A-t-il plus à raconter sur la dope et l'addiction que Neil Young dans une chanson, The Needle and the Damage Done

Je suis curieux par nature. J'irai voir.

Enjoy!